Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 238]

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DU PÉROU.

MINES DE CHARBON DE TERRE

La découverte des mines de charbon de terre date, au Pérou, de l'introduction des machines à vapeur que la compagnie d'Abadia établit en 1816 au Cerro del Pasco, département de Junin. Ce fut Hudille qui reconnut la première couche de ce combustible dans la colline de Ramas, à deux lieues du Cerro, département de Junin. On ne savait d'abord à quoi l'employer, car les cuisines , les braseros et la distillation de la pella d'argent étaient entretenus par le charbon végétal et la champa (espèce de tourbe) .

Une fois l'importance de la houille constatée, sa nécessité même pour les machines dans un district dépourvu de bois, engagea à s'en servir peu à peu pour le S usages domestiques ; aussi on ne tarda pas à établir

dans les maisons des cheminées d'après le système européen. Dès aujourd'hui il n'y a plus une seule cabane qui n'ait un foyer propre à brûler le charbon de terre ; par suite , le climat del Cerro de Pasco qui est à 4.352 mètres au dessus du niveau de la mer, est devenu plus supportable. Les couches de Rancas se dirigent du nord au sud en s'inclinant vers l'ouest. Elles recouvrent des phyllades et des grès et elles sont recouvertes par les mêmes roches. Elles font des zigzags, de même qu'en Belgique et dans beaucoup de bassins dans lesquels on exploite de la houille. Le dépôt principal y est assez étendu en longueur et en largeur. Le charbon en est excellent, donnant beaucoup de flamme et peu de résidu. Il est d'ailleurs consistant et propre à l'alimentation des forges. Sa structure est beaucoup moins schisteuse que celle d'autres charbons de terre. Les mineurs, convaincus de la valeur et de l'utilité d'un gîte si abondant, s'empressèrent de recourir à la

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protection de l'administration et se firent délivrer les varas prescrits par les règlements. Il s'ensuivit, ainsi qu'on devait l'attendre, qu'on découvrit d'autres gîtes de houille soit aux environs de Cerro, soit assez loin de cette ville.

Dans le mamelon de Colquyilca (mamelon d'Argent),

qui est à deux lieues environ de Cerro , il y a trois couches peu épaisses de charbon de bonne qualité. A la Quebrada de Fullurauça route de T.-kat-lue°, dans les mamelons de Molles, Anaspuquio e Siricancha près d'une propriété appartenant à Don Gaspar Sola on remarque des couches considerables de houille qu'on emploie avantageusement pour le chauffage domestique et la distillation de la pella d'argent. Elles s'y trouvent entre des grès et du calcaire qui renferme du ploiub sulfuré. J'ai trouvé, non loin de là, du fluate verdâtre de chaux associé à du sulfure de plomb. Dans la direction de la mine d'argent de Vinchos (qui est en exploitation et qui donnerait de grands bénéfices si elle était exploitée sur une grande échelle) , tout en

montant au mamelon de Pargas , à l'endroit appelé Curaopuero, on trouve une couche de charbon de quinze

varas de largeur. Ce charbon est peu bitumineux, et il brûle facilement en laissant un résidu blanc schisteux. La mine appartenait à MM. Sanchez et à Don Ricardo Joch.

A quatre lieues environ de ce point, sur La droite, se trouve le mamelon de Pictichaca (mot qui signifie pont), et dont le pied est baigné par les lacs de Geguey et Bo-

liche. Il renferme les mines d'argent du Rosario, propriété de là métairie de Jarria, et d'autres mines qu'on aasissue.re avoir été exploitées par une compagnie poilu-

gA la descente de la Que brada de Vinchos, on rencontre