Annales des Mines (1855, série 5, volume 7) [Image 107]

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VOYAGE AU LAC SUPÉRIEUR.

VOYAGE AU LAC SUPÉRIEUR.

jésuites, par le gouverneur Clinton , par Mackensie , par le général Cass , par le professeur Mather, , par MM. Foster et Whitney, par plusieurs anciens habi-

ces brusques variations de niveau, les deux savants géologues mentionnent toujours des tempêtes très-vio-

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tants du saut Sainte-Marie; on doit par conséquent les considérer comme parfaitement établis, quoique aucune explication satisfaisante n'ait été donnée. On trouvera la description détaillée de tous les faits observés à cet égard dans l'ouvrage de MM. Foster et Whitney; je citerai seulement et sans détails les observations qui me semblent les plus curieuses. Le gouverneur Clinton rapporte que le 5o mai 1825, par un temps calme et très-clair, et peu d'instants après le coucher du soleil, on a vu trois vagues, hautes de

plus de trois mètres, envahir tout le rivage, depuis Otter jusqu'à Kettle - Creek , sur la côte anglaise du lac Érié, et se retirer rapidement. Au saut Sainte-Marie, la rivière est large de plus de 600 mètres, et la profondeur d'eau sur les rapides est d'environ° on,85. Dans l'été 1854, on a vu l'eau se retirer

complètement et laisser les rochers à découvert, sur toute la largeur du canal; pendant une heure entière, des habitants purent aller prendre les poissons restés dans les flaques d'eau entre les rochers. L'eau revint brusquement en une vague immense et furieuse, devant laquelle les hommes eurent à peine le temps de se sauver. Le même phénomène s'est renouvelé deux fois dans la même journée et par un temps très-calme, à la fin du mois d'avril 1842 Au lac Supérieur, MM. Foster et Whitney ont observé plusieurs fois, près des côtes, des vagues énormes s'a-

vancer vers le rivage, lorsque la surface du lac était parfaitement calme, et le vent à peine sensible : l'eau du lac reprenait ensuite sa tranquillité. A la suite de

lentes, ce qui les conduit à penser que des change-

ments rapides de la pression atmosphérique ne sont pas étrangers à ce phénomène. 11 semble cependant difficile de concevoir une diminution partielle de la pression

de l'air assez forte pour déterminer l'élévation de l'eau à 5 mètres au-dessus de son niveau. Dans les différents lacs, qui communiquent entre eux par des canaux, dont la largeur est sensiblement constante, on observe des variations annuelles et pé-

riodiques, dans le niveau des eaux. On peut les expliquer assez facilement par les différences dans les quantités relatives de pluie tombée au nord et au sud. Le climat du lac Supérieur est assez différent de celui du lac Érié pour que l'été puisse être sec dans l'un et pluvieux dans l'autre.

L'étude complète des phénomènes que je viens

d'exposer sera d'un grand intérêt scientifique ; elle ne pourra être abordée sérieusement que dans un avenir assez éloigné, quand les bords des lacs seront habités, et quand des observations régulières et complètes auront été recueillies.

Mirage.- Pendant tout l'été, lorsque l'atmosphère n'est pas agitée par des vents violents, l'air se trouve

à une température très-différente, au-dessus de la terre échauffée par le soleil, et au-dessus de l'eau, qui reste toujours assez froide. Ces différences donnent

lieu à des réfractions très-fortes, qui apportent de grandes difficultés aux observations astronomiques, et donnent lieu à des effets de mirage extrêmement curieux.

On peut expliquer également par des réfractions atmosphériques un singulier phénomène dont j'ai été

Variations annuelles.