Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 240]

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GÎTES MÉTALLIFÈRES DE LA LOZÈRE

trouve, comme les oxydes de fer, disséminé dans les formations secondaires du trias et du lias en quantité trop faible pour qu'on songe à l'exploiter (1). Nous n'avons vu qu'un seul point où l'on pourrait peut-être fructueusement tenter des travaux, c'est au quartier des Cabanals, près de Neyrueis. Là, ce sont encore les formations liassiques .et triassiques qui, reposant directement sur les micaschistes, sont fortement imprégnées d'oxydes de fer et de manganèse. Les schistes sont, tout le long du petit ruisseau des Cabanals , luisants , satinés, très-durs et trèsfissiles, enfin surchargés de peroxyde de fer. Sur ces schistes reposent , à stratification discordante, des couches de grès, rouges à la surface et d'un gris terne à l'intérieur. Ces grès sont recouverts à leur tour de calcaires dolomitiques d'une cassure terreuse, terne d'un gris foncé et veinules de noir. Ces dernières couches sont séparées les unes des autres par des bancs de 5o à 6o centimètres d'épaisseur de marnes argileuses qui se réduisent facilement en une poussière fragmentaire un peu grasse au toucher ; ces marnes sont fréquemment bariolées de vert, de rouge lie-devin, de jaune, de noir, etc. En suivant les pentes des deux flancs du ravin, on voit aux couches précédentes succéder, sans démarcation bien tranchée, des assises

calcaires séparées seulement par de minces lits de marnes feuilletées, calcaires dont la teinte s'éclaircit de plus en plus , à mesure qu'on s'élève jusqu'au sommet de la montagne, c'est-à-dire vers Pied-Ponelne. on trouve les marnes supraliassiques faciles à reconnaître à leurs caractères pétrographiques et aussi par (i) On connaît aussi quelques filons de manganèse dans le granite de Saint. Jean-du-Gard , mais inexploitables. sous en dirons autant d'un filon quartzobarytique (N.-0. - S.-E. ) qui coupe la Trueyre auprès d'Albarei-Sainie-Marie (Lozère).

ET DES CÉVENNES OCCIDENTALES.

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le grand nombre de fossiles, surtout de bélemnites, qu'on y voit. C'est dans les bancs de marnes bariolées que sont de nombreux rognons de peroxyde de manganèse. Les calcaires dolomitiques qui encaissent ces bancs renferment bien du manganèse en veinules ou en rognons, mais pas en aussi grande abondance que les marnes.

Nous avons pu extraire de ces bancs, à l'aide du pic et de la pioche, et en très-peu de temps, deux ou trois quintaux de minerai très-pur. Le peroxyde de manganèse y est mélangé de carbonate de chaux cristallisé. Tous les étages secondaires que nous esquissions tout à l'heure sont pénétrés de manganèse jusqu'aux marnes supraliassiques exclusivement ; mais l'action minéralisante, qui s'est produite là, a diminué d'intensité pendant le dépôt du lias, car ses assises calcaires sont à peine marbrées de rose, dans la partie la plus élevée.

CHAPITRE III. RÉSUMÉ GÉOLOGIQUE SUR TOUS LES GÎTES MÉTALLIFÈRES. TENEUR EN ARGENT DES DIVERS MINERAIS. AGES PROBABLES DES GÎTES.

De la description monographique que nous venons de faire résulte un premier fait : c'est la dispersion des

gîtes dans toutes les formations géologiques, qui se partagent l'étendue de la contrée métallifère. Pourtant ces gîtes se diversifient entre eux par plus d'un caractère, et surtout par la nature du remplissage, par l'âge des formations qu'ils traversent ou qui les recouvrent, enfin par les directions prises, non dans leurs variations accidentelle's , mais dans leur ensemble et sur de grandes étendues. Déjà la nature du remplissage a déterminé l'ordre de notre description. Il est cependant, à ce sujet, certains