Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 144]

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AVEC LA MÉTÉOROLOGIE ET LA GÉOLOGIE.

DU DRAINAGE, DANS SES RAPPORTS

Or, sous le climat parisien, plus froid en hiver et plus chaud en été que celui de Londres, les gelées et le

refroidissement nocturne font , en hiver , bien plus abaisser la courbe d'évaporation de l'eau pure, et par suite la courbe d'évaporation de la terre pendant les mois froids. L'évaporation de l'eau pure est en janvier, d'a- millim. près Charnock Zip Bassin de Paris, à Montmorency. 17,5 à Troyes. La moyenne donne :

Pour l'Angleterre ( janvier )

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Pour les environs de Paris (janvier)

19,25

La marche de la courbe d'évaporation est d'ailleurs tout à fait analogue pour l'eau pure, entre le bassin de la Seine (Montmorency et Troyes) et l'Angleterre (Londres et observatoire de Charnock) ; de telle façon que la moyenne entre Montmorency et Troyes se confond , dans la partie élevée , avec la courbe d'évaporation de Charnock : la marche de la courbe d'évaporation de la terre dans le bassin de Paris, est plus déprimée vers les mois de la saison froide que celle de la courbe d'évaporation de l'eau pure. Ainsi, nous aurons donc pour la terre du

climat de Paris, une évaporation maximum, si nous prenons pour limite l'évaporation de l'eau à Montmorency. L'évaporation de la terre observée par Dalton est supé-

rieure, de juillet à fin décembre, à l'évaporation de l'eau à Montmorency.

La courbe de Dalton n'est inférieure à l'évaporation de l'eau pure à Montmorency que pendant la première moitié de l'année, et en ce sens sa marche se rapproche des conditions que doit remplir l'évaporation de la terre.

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Ainsi, toutes les analogies permettent l'emploi de la courbe de Dalton comme la figure de l'évaporation de la terre dans le climat de Paris. Nous sommes ainsi conduits à déterminer la possibilité et les périodes des filtrations dans le climat séqua-

nien en cherchant les intersections de la courbe de Dalton avec la courbe des pluies. Nous devons ainsi obtenir des indices de filtrations inférieurs à la réalité des phénomènes, puisque la courbe de Dalton représente une évaporation totale de 658 millimètres, chiffre qui dépasse la dose d'eau pluviale du bassin de la Seine, et qui excède conséquemment de beaucoup la dose d'eau pluviale enlevée par l'évaporation de la terre. Il est facile de reconnaître ainsi que les deux années 1851 et 1855 ont donné lieu à des filtrations au commencement de chacune de ce S années jusque vers le mois

de mai. C'est précisément ainsi que les choses se sont passées dans le sol drainé de M. de Courcy. Mais en prenant les chiffres que. M. Barrai a consignés

dans son Traité de drainage, sur les écoulements quotidiens du drainage de Courcy, nous avons pu calculer

les filtrations mensuelles et parvenir ainsi à tracer la courbe d'évaporation de la terre pour les premiers mois de 1851 et 1855. La limite supérieure de la courbe d'évaporation a ses trois points principaux fixés par la condition de n'avoir fourni aucune eau de filtration pendant les mois de juin,

juillet, août dépendant des trois années 1851, 1852 1855. Donc, en ces mois-là, l'évaporation a dépassé les pluies, la courbe d'évaporation a enveloppé les éléments de courbes pluviales à ces diverses périodes. Cette condition, jointe à celle de représenter la moyenne des deux séries de filtrations connues, suffisent pour déterminer une courbe qui est d'ailleurs bien en harmonie avec la