Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 72]

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DOSAGE DU CUIVRE DANS LES MINERAIS

TROISIÈME PROCÉDÉ.

Emploi d'une dissolution titrée

de sulfure de sodium.

M. Pelouze a fait connaître, dans ces dernières années, un procédé très-ingénieux pour déterminer les quantités exactes de cuivre contenues dans des alliages peu diffé-

rents les uns des autres. Il suffit d'évaluer le volume d'une dissolution titrée de sulfure de sodium nécessaire pour précipiter complètement le cuivre, contenu dans une liqueur ammoniacale ; on obtient ainsi la détermination fort exacte du métal. Ce procédé présente sur les précédents le grand avantage de ne pas exiger la séparation préalable des autres métaux, au moins pour les alliages auxquels M. Pelouze l'a appliqué.

Les conditions dans lesquelles cette méthode est applicable, les précautions nécessaires à la réussite ont été indiquées trop complètement pour que j'aie besoin

d'insister sur ce sujet. Je me bornerai à rappeler la condition principale de son emploi : les opérations pour titrer la dissolution de sulfure de sodium et pour doser le cuivre dans la substance proposée doivent être faites dans des circonstances presque identiques : sans cela on s'expose à des erreurs très-notables. Ce procédé est excellent pour certains cas spéciaux pour les cuivres plus ou moins purs et pour les alliages simples; mais il ne peut convenir ni aux bronzes, ni en général aux minerais et aux produits d'usines.

Détermination du cuivre par la coloration donnée à une dissolution ammoniacale.

QUATRIÈME PROCÉDÉ.

Plusieurs chimistes et métallurgistes, français ou étrangers, ont proposé de déterminer le cuivre en comparant les colorations bleues présentées par les disso-

ET DANS LES PRODUITS D'ART.

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lutions ammoniacales. Je considérerai seulement les méthodes de M. Le Play et de M. Jacquelain. On prépare dans une série de flacons, de même forme

Méthode

et de même capacité, des liqueurs ammoniacales con- de M. Le Play. tenant des poids de cuivre croissant suivant une certaine progression. On prend ensuite î gramme de la substance proposée : on obtient, par des opérations variables avec la nature de cette substance, une liqueur ammoniacale contenant tout le cuivre ; on la renferme dans un flacon identique aux premiers, l'étend d'eau de manière à l'amener au même volume. On estime ensuite entre quels flacons de la série de comparaison vient se ranger cette dissolution pour l'intensité de la teinte. On obtient ainsi deux limites trèsrapprochées, entre lesquelles est comprise la quantité de cuivre s'agit d'évaluer. M. Le Play a déterminé avec beaucoup d'exactitude et de rapidité, par cette méthode de comparaison des teintes sous volume constant, les teneurs en cuivre d'un grand nombre de scories. Il est certain qu'aucun autre procédé n'aurait pu conduire au même résultat. Pour les minerais très-pauvres, pour les scories, ou plus généralement pour toutes les substances contenant une très-faible quantité de cuivre, ce procédé colonmétrique me paraît le seul qui puisse être employé. La méthode de M. Jacquelain diffère de la précédente ',léthale de M. Jacquelain. par son principe et par son but. Le principe est le suivant : mesurer le volume qu'il faut donner à la dissolution ammoniacale, préparée avec un poids déterminé de la substance proposée, pour la ramener à la coloration d'une liqueur ammoniacale type, dont on connaît le volume, ainsi que la teneur en cuivre. Les deux liqueurs sont contenues dans des tubes de même diamètre ; celui de la liqueur