Annales des Mines (1854, série 5, volume 6) [Image 61]

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MOYENS EMPLOYÉS

deux cornues par foyer. A l'usine de Saint-loch, on compte un foyer en activité et un en réparation. Au commencement de l'opération, l'acide nitrique subit une décomposition et donne des vapeurs nitreuses ; elles cessent bientôt, et l'acide distille sans qu'il y ait des émanations au dehors.

En résumé, l'insalubrité de l'usine de Saint-loch était due spécialement i° Aux émanations de gaz hydrochlorique non absorbées; 2°

Aux vapeurs intenses entraînées par l'azote de

l'air hors des chambres de plomb où se fabrique l'acide sulfurique.

La fabrication du carbonate de soude n'avait rien d'insalubre ; il y avait peu d'inconvénients inhérents à celle du chlorure de chaux et de l'acide nitrique. Nous examinerons maintenant les procédés employés pour remédier à l'insalubrité de l'usine, et les résultats l'usine. qu'ils donnent. Un moyen qui avait été proposé pour 1. Acide chlorhy- préserver la ville des émanations d'acide hydrochlochique. rique consistait à élever une cheminée de 70 mètres de hauteur ; les vapeurs ne se seraient abattues sur la ville qu'après avoir été délayées dans un volume d'air considérable et n'auraient point produit d'effet nuisible. M. Kuhlmann s'est élevé contre ce moyen et avec raison ; il a fait observer qu'une semblable cheminée déterminerait un appel énergique, et que les émanations seraient plus considérables ; sans doute un plus grand volume d'air aurait délayé les vapeurs avant qu'elles ne fussent abattues , mais on peut remarquer que, par par un temps humide, elles descendent très-vite et ont Moyens employés

pour remédier A l'insalubrité de

une action sensible. En élevant une cheminée de

POUR ABSORBER LES VAPEURS ACIDES.

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7o mètres (1), on courrait donc le risque d'étendre sur un rayon beaucoup plus grand les inconvénients qui n'atteignent qu'un seul quartier; il valait beaucoup mieux chercher les moyens d'absorber complètement les gaz. La cheminée actuelle est assez haute pour que la petite quantité de gaz qui pourrait s'échapper encore, après l'application de nouveaux moyens d'absorption, fût sans effet sensible.

Le but qu'on s'est proposé a donc été l'absorption complète de l'acide. On a d'abord augmenté considérablement le nombre de bonbonnes ; il a été porté à soixante-six pour les gaz se dégageant de la cuvette du four et à dix-huit pour chacune des deux séries correspondant à la calcine. A la suite de la série des soixante-six bonbonnes, on en a placé quatre autres de grandes dimensions, dites à cascades, dont l'effet est de compléter l'absorption ; ces bonbonnes (Pl. I, fig. 5) sont en grès et présentent, comme toutes les bonbonnes, deux tubulures latéraless pour recevoir les raccords ; au bas est un orifice pour

l'écoulement des liquides et en haut une large ouverture, par où l'on introduit un panier de forme conique en osier à claires-voies, ou bien un vase en grès de même

forme criblé de petits trous latéralement; dans ce panier on place du coke en gros morceaux. Le couvercle, de forme sphérique, est aussi en grès; ses rebords posent au fond d'une petite rainure circulaire qui termine la bonbonne ; on y met de l'eau,

ou mieux de l'acide sulfurique qui ne se volatilise (1) A la fabrique de produits chimiques de Chauny, la cheminée qui reçoit les vapeurs acides qui ont échappé à l'absorption a 50 mètres de hauteur; c'est la hauteur qu'il conviendrait en général d'adopter.