Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 317]

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accroupi au-dessus de ce massif, fait jouer la soufflerie par un mouvement successif d'ascension et d'affaissement qu'il imprime aux peaux de daim.

Le creuset C n'a rien de remarquable ; c'est seulement un petit creux pratiqué dans le sol. B est un deuxième massif qui sert, je présume, à charger le charbon ; je n'ai pas vu les forges en activité : D en est la face antérieure donnant sur le creuset et servant comme de contrevent. Voyez la coupe verticale suivant EF qui est représentée fig. 5;

ce plan divise en deux les deux massifs et le creuset. La fig. 6 est une coupe verticale suivant GEL La fig. 8, Pl. XI, représente le marteau M et son enclume. La tête du marteau est un bloc de granite qui ressemble assez à

un pavé de Paris ; un manche lui est attaché avec du rotin. L'enclume est un autre bloc granitique plus gros. Toutes les forges que j'ai eu occasion de voir sont semblabics; elles sont toutes situées sur un terrain en pente. Le deuxième massif est appuyé contre le terrain creusé de manière à. mettre le sol de la forge de niveau. Un même bâtiment renferme un grand nombre de fourneaux comme celui que je viens de décrire. Lecharbon est cuit dans de petites fosses pratiquées dans la terre au milieu des forêts. Les sauvages font surtout ce travail

lorsque, après avoir abattu un coin de la forêt, ils mettent le feu à. cet abatis pour y ensemencer ensuite leur riz. Le fer est généralement fabriqué sous la forme de petites piochettes , dont le taillant, à leur partie inférieure, a moyennement 6 centimètres de large; c'est un des instruments les plus répandus chez les sauvages, qui s'en servent pour piocher leurs champs de riz, et aussi en guise de haches pour couper les gros bois ; pour cela, il suffit d'arranger un peu autrement le

manche. Ils fabriquent aussi beaucoup de couteaux de différentes grosseurs, des serpes, des sabres et des fers de lance. Les sauvages qui ne traitent pas la mine ont aussi leur petite forge pour fabriquer leurs instruments. Cette forge consiste en deux tubes de bambou de 1 mètre de hauteur avec pistons pour soufflet et un gros caillou leur sert d'enclume. Ils ont des marteaux en fer, mais emManchés comme le gros marteau en pierre décrit ci-dessus. Les pistons de la soufflerie sont garnis avec une espèce d'écorce d'arbre assez moelleuse. Le jeu de eeS soufflets

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est le même que celui que j'ai décrit autrefois pour la forge annamite dans une lettre précédente.; il n'y a pas de soupape. Je devais accompagner cette lettre d'un croquis de carte des régions que j'ai parcourues chez les sauvages, comme je vous l'ai promis dans une lettre précédente, mais je ne sais pas encore si je pourrai cette fois-ci exécuter cette promesse, malgré toute la bonne volonté que j'ai de la mettre à exécution ; nous sommes tellement traqués par les mandarins, que nous n'avons presque pas un instant de répit, toujours obligés de courir d'une tanière à, une autre. Souvent il m'arrive de n'avoir autre chose avec moi que mon seul bréviaire. Tous mes effets sont éparpillés

de côté et d'autre, et même la plus grande partie se trouve dans des maisons de païens, qui, toutefois, ne supposent guère ce que renferment les caisses qu'ils ont en dépôt.

Sur l'importation et l'exportation du fer en Angleterre pendant l'année 1852. Les documents publiés en 1854 par ordre de la chambre des communes font connaître avec détail quelles sont les quantités de fer qui ont été importées ou exportées en Angleterre pendant les années 1851 et 1852. La grande importance de l'industrie du fer en Angleterre nous engage à insérer dans les Annales des mines ceux de ces tableaux qui sont relatifs à l'année 1852. Ces tableaux sont au nombre de quatre:

Le tableau n° I donne le fer étranger importé en Angleterre en 1852 : il comprend non-seulement le fer, la fonte et l'acier, mais encore les minerais de fer et le fer chrômé. Le fer et l'acier travaillés ne sont d'ailleurs pas estimés d'après leur poids, mais d'après leur valeur déclarée en douane. Les colonnes horizontales font connaître quelle est la quantité importée par, chaque pays. Le tableau n° II donne les quantités de fer étranger réexportées d'Angleterre.

Le tableau n° III donne le nombre de tonnes de fer, de fonte et d'acier non travaillés qui ont été produites en Angleterre et exportées en '852. Le tableau n. IV donne le poids en tonnes, ainsi que la valeur en livres sterling pour le fer travaillé ou pour la quincaillerie anglaise, qui a été exportée en 1852. (Voir ces tableaux pages suivantes.) TOME V, 18511.

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