Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 285]

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De Saint-Jullien à Saint-Michel

en Maurienne.

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

TERRAIN ANTHRAXIFÈRE DES ALPES.

il constitue un amas elliptique qui s'amincit à ses extrémités et finit par disparaître.- Sur la masse fragmentaire précédente s'appuient immédiatement des grès fins schisteux, qui d'abord alternent un grand nombre de fois avec des schistes argilo-calcaires , et puis finissent par dominer exclusivement. Ce système arénacé constitue entièrement le sommet du col des pics à l'extrémité nord des Aiguilles d'Arve , ainsi que la plus grande partie du vallon par lequel on descend de là à Bonnenuit. Sa puissance est par conséquent très-con-

nuancées de taches rouges et jaunes, et paraissent avoir éprouvé des altérations métamorphiques. Elles passent peu à peu à des calcaires schisteux un peu sablonneux, de couleur brune, dont l'épaisseur est de 2oo à 3oo mètres. Ces calcaires s'enfoncent à leur tour

sidérable. Le village de Saint-Jullien , dans la vallée de l'Arc,

est situé sur le bord d'un torrent qui coule à la jonction d'une assise de calcaire schisteux correspondant à celle de la J'endette et d'un groupe de roches arénacées situées immédiatement au-dessus. Ces dernières couches et toutes celles qui leur succèdent jusqu'au défilé qui précède le village de Saint-Michel, appartiennent au deuxième étage. Elles sont dirigées moyennement

du sud au nord avec une forte inclinaison vers l'est. Observées sur la rive droite de l'Arc, elles offrent la succession suivante, en remontant la vallée. Les roches les plus basses, au pied desquelles le village de SaintJullien est bâti, consistent en grès fins schisteux, semblables à ceux du col des pics et alternant comme eux avec dQs schistes argilo-calcaires passant au schiste ar-

gileux. Ce système de grès et de schiste paraît avoir une puissance d.e Ltoo à 5oo mètres ; il forme une suite de

sommités à contours arrondis dont la ligne de faîte s'élève successivement vers l'est. A 5 kilomètres environ en amont de Saint-Jullien , on voit ces grès s'enfoncer sous une longue série de marnes et de calcaires schisteux se divisant en plusieurs groupes assez distincts. Les marnes immédiatement supérieures aux grès sont

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sous des marnes grises bleuâtres très-schisteuses ;

enfin ces dernières sont couronnées par une puissante assise calcaire qui s'élève au col des Encombres à une hauteur de près de 2,000 mètres au-dessus du niveau de la mer, et dont le prolongement sud constitue un peu au-dessous de Saint-Michel le défilé dont il a déjà été question.

Depuis mes observations au col des Encombres, M. Sismoncla a trouvé sur le versant de ce col qui regarde la Tarentaise, dans des couches de calcaire noir

qui ne peuvent appartenir qu'au deuxième étage, un

grand nombre de fossiles figurés en partie par M. Bayle

dans le Bulletin de la société géologique de France

(tome 5, 2e série , page 1 1 ) . Voici la liste de ces fossiles, qui offrent un grand intérêt : Ammonites fimbriatus (Sovv.), Ammonites amaltheus (Schl.), Ammonites planicostatus (Sow.), Ammonites radians (Seul.), Pholadomia liasina (Sow.) , Avicula incequivalvis (Sow.) , Avicula costata (Sow.), Lima deco rata (Munster), Cardina concinna (Agassiz) , Terebratula incequivalvis (Sow.) Terebratula variabilis (Sow.), Arca, Pecten et Bélemniies en très-grande quantité. Il est à remarquer que ces divers fossiles se rencontrent habituellement dans le lias. Cependant il est certain que les couches sur lesquelles on marche en descendant du col des Encombres vers la Tarentaise , sont à un niveau géologique bien plus élevé que celles de Petit-Coeur, du col de la Madeleine, du Mont-de-Lans et d'autres localités du terrain anthraxifère inférieur, TOME V, /854.

Fossiles du col

des Encombres.