Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 232]

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EXPLOSION DE LA CHAUDIÈRE

DU 1WLEALT L'ÉCLAIREUR N° 2.

Nous remarquerons seulement que la pièce détachée de la partie supérieure de la chaudière s'est élevée à

Burnet, propriétaire, et Alphonse Étienne, mécanicien du bateau a vapeur l'Éclaireur n° 2.

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peu près verticalement à une hauteur d'environ 20 mè-

tres, ce qui doit faire rejeter l'idée d'une déchirure successive ayant commencé en un point où la tôle aurait présenté un défaut ou une fissure antérieure, auquel cas le fragment projeté eût été lancé latéralement.

Etlirésumé , l'explosion de la chaudière de l'Éclaireurr 2 a été produite par un dégagement instantané de vapeur dû à une projection d'eau sur une partie des tubes calorifères portés à une température élevée par suite d'un défaut d'alimentation provenant de la négligence du mécanicien, et cette explosion a amené la mort d'un des hommes de l'équipage. La violence de la réaction produite sur le fond du bateau, à l'arrière et à guiche«, a suffisamment incliné la coque déjà chargée

de 80. 000 kilogrammes de marchandises et non pon-

tée, pour que l'eau passant par-dessus le plat-bord, envahît le compartiment où se trouvaient les colis et fît sombrer le bateau, sans toutefois endommager la cloi-

son qui le séparait du local de la chaudière, dont la fonç.ure seule a été défoncée. Il n'y a dans l'espèce aucun procès-verbal de contra-

vention à dresser contre le sieur Burnet ni contre son mécanicien ; toutefois, l'article 69 de l'ordonnance du 22 mai 1845 concernant les appareils à vapeur, portant que leurs propriétaires, « conformément aux disposi-

» tions de l'article 1584 du Code civil, seront responsables des accidents et dommages résultant de » la négligence ou de l'incapacité de leurs agents, » il y a lieu de transmettre à M. le procureur impérial de Lyon copie du présent rapport, pour être joint aux pièces de l'instruction judiciaire suivie contre les sieurs

L'ingénieur des mines , secrétaire de la commission, Signé P. DERME.

Rapport àla commission centrale des machines a vapeur.

Une explosion a eu lieu, le 5 novembre 1855, sur le bateau à vapeur l'Éclaireur n° 2, affecté au transport des marchandises sur la Saône.

Cette explosion a eu, comme l'indique le rapport précédent , des suites fort graves. La commission de surveillance instituée à Lyon a attendu , pour faire son rapport, que le sauvetage du bateau eût été opéré. De l'examen attentif auquel elle s'est alors livrée, il résulte que l'explosion doit être attribuée à un dégagement instantané de vapeur produit par une projection d'eau sur une certaine quantité de tubes calorifères portés à une très-haute température, par suite d'un défaut d'alimentation. Les principaux

motifs à l'appui de cette conclusion sont , d'une part, l'état dans lequel se sont trouvés les tubes des rangées supérieures ; de l'autre, cette circonstance que lors du sauvetage on a trouvé ouvert le robinet d'admission de vapeur du petit cheval, tandis que le robinet d'aspiration était fermé, d'où l'on a déduit que le petit cheval marchait, mais n'alimentait pas. Je pense que l'explication donnée par la commission de Lyon est parfaitement admissible. L'accident dont il s'agit montre qu'il est fort impor-

tant pour les chaudières tubulaires, au moins autant que pour les chaudières à carneaux, de veiller attentivement à la régularité de l'alimentation. On aurait pu