Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 212]

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Galerie d'assechernent.

CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.

avec lits argileux, s'accumulaient dans une couche de gravier, recouverte par le terrain de sable et d'argile. On reconnut que toute la masse aquifère devait être, avant

tout, complètement asséchée par une galerie perméable,

sorte de drain sur une grande échelle, recevant les eaux et les versant dans un ruisseau, le Saalbach, qui coule près de là. Cette

galerie devait être placée à é mètres au-dessous du niveau du chemin : sa pente fut fixée à i/300. Exécution de cette galerie.

Mais cette galerie elle-même devait être exécutée à ciel ouvert : et dès lors la difficulté, quoiqu'amoindrie, subsistait encore. Quelques essais préliminaires indiquaient en effet

que l'exécution d'une semblable tranchée, avec le développement de parois très-résistantes et parfaitement étanches qu'exigeait la nature du terrain, serait très-difficile et très-coûteuse. 011 résolut donc de n'exécuter la galerie elle-même qu'après Nécessité d'a"éch" Préa- avoir préalablement mis toute la masse à sec : à cet effet, lablernent toute la masse, creusa onze puits, espacés de 30 mètres ; ces puits étaient carrés et à double boisage, avec les intervalles garnis de mousse, qui

laissait filtrer l'eau en arrêtant le sable. Ils furent foncés jusqu'aux bancs de Muschelkalk ; on y installa alors des pompes, et on poussa vivement les épuisements qui ne donnèrent que des 'eaux parfaitement limpides. Le filtre fonctionnait bien. Des sondages fréquemment répétés indiquaient jour par jour

l'efficacité du remède. Ils prouvaient que le niveau des eaux souterraines s'abaissait rapidement, et que le terrain reprenait sa consistance naturelle; au bout de six semaines d'épuisement soutenu, toute la masse était asséchée : on procéda de suite et sans aucune difficulté, à l'exécution de la tranchée de la galerie, puis à la construction de celle-ci, qui fut faite en grès avec les joints simplement garnis de mousse. La galerie achevée, le jeu des pompes cessa : on était rentré alors dans les conditions ordinaires ; la grande tranchée s'exécuta, en effet, sans

encombre. On remblaya les puits et la fouille de la galerie, d'abord en pierre sèche, puis en terre. Ce travail a coûté 259.800 francs, dont 52.600 francs pour la tranchée proprement dite, et 107.000 francs pour les opéraTranchées du . chemin Badois.

tions de l'asséchement. 158. L'exécution de plusieurs tranchées du chemin badois, depuis Schliengenjusqu'àl'extrémité sud de la ligne, présente aussi quelques particnlarités dignes d'être mentionnées. On a eu sur

plusieurs points et notamment a Biillingen , a Barmlach , à

TU ANCRÉES.

L1 ii

RheinWeller, à Kems , etc., à traverser un conglomérat cal-

caire, susceptible de se transformer en une véritable bouillie : onpouvait à la rigueur creuser la tranchée; mais elle ne tardait pas à se combler, et sa disparition était accompagnée de mouvements de terrain qui se propageaient fort loin. Pour l'une de ces tranchées, celle de Grosslochgraben ; creusée à mi-côte,

on ne trouva rien de mieux à faire que de pousser la fouille jusqu'à la limite du terrain susceptible de devenir coulant: et tout l'excédant de profondeur, variable de 3',6o à 4.,50, fut remblayé en pierre cassée. Mais malgré ce dispendieux travail, malgré la construction d'un énorme mur de soutènement vers la montagne, des mouvements inquiétants se pro-

Tranchée

de G rossloehgraben.

duisirent, et il fallut en venir au moyen qui, appliqué de prime abord, eût peut-être suffi, c'est-à-dire au. creusement d'une galerie recueillant les eaux en amont de la tranchée. A la tranchée d'Uffhausen , près de Fribourg, profonde de i8 mètres, il a fallu de même creuser une galerie d'assechement , donner aux talus une très-grande inclinaison, et en outre les soutenir à la base par des murs de 10 mètres d'épais-

Tranchée d'Ulthausen.

seur.

Aux environs de Kems, les tranchées sont ouvertes dans les largfies du terrain jurassique, très-dures à la fouille pendant les sécheresses, et très-coulantes à la suite des pluies. Des placages en pierre, ou des.chemises en terre avec gazonnages ont dû être appliqués partout. 159. Les tranchées du chemin du Palatinat méritent aussi d'être

Tranchées

du citées; elles n'ont pas offert de difficultés, mais quoique creuchemin du Palatinat. sées dans le roc, elles ont exigé des travaux de soutènement considérables. Sur 11151,9, cette ligne présente un développement total de 91,4 de murs de soutènement dont la hauteur varie de 2

à 14 mètres, et dont le cube s'élève à 66. 000m3. 16.. La grande tranchée de Rottberg . entre Giessen et Lollar Application du à la (chemin du Main au Weser) , est creusée dans un terrain très- drainage consolidation des

perméable, divisé par des lits argileux à surfaces ondulées. Le tranchées. du Main drainage, appliqué aux affleurements de ces lits sur les talus de Chemin au Weser. la tranchée, a suffi pour arrêter de graves indices d'éboulement. Les lignes de drains s'égouttent, à chaque point bas, dans une rigole disposée suivant la ligne de plus grande pente. Ce procédé ne diffère que par les détails d'exécution de celui que M. de Sazilly a imaginé et appliqué avec beaucoup de succès. Ce dernier semble même préférable, parce qu'il recueille