Annales des Mines (1854, série 5, volume 5) [Image 174]

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Son explication.

CHEMINS DE FER D'ALLEMAGNE.

POUTRES EN TÔLE PLEINES ET EN TREILLIS.

sées , les barres du treillis les unes ployées et les autres rompues par déchirement, et les rivets qui les fixaient aux cornières, arrachés (fig. 16).

des moyens très-simples, évidents à priori, et que suggérait naturellement l'observation des circonstances

Il est facile de se rendre compte de ces faits. Dans

de la rupture. Vicieux pour les ponts en bois, le système de Town, convenablement appliqué, peut être

chaque moitié du pont, les deux systèmes de barres parallèles qui composent le treillis ont des fonctions inverses (1 3). Celles qui rencontrent l'axe vertical du pont

au contraire le meilleur pour les poutres en tôle dont la solidité est nécessairement fondée, quel que soit leur

au-dessus de lui sont comprimées, celles qui le rencontrent au-dessous sont tirées, et les efforts auxquels elles sont respectivement soumises sous l'action d'une charge uniformément répartie, égaux dans la même

moyen de rivets. Avec une répartition plus judicieuse du métal , le treillis serait sans doute l'équivalent de la nervure pleine. C'est ce qu'il eût été facile de vérifier,

région du pont, croissent du milieu aux extrémités. Les barres comprimées ou contre-fiches, dont l'équarrissage

moyenne, et rapprochant au contraire les contre-fiches vers les' appuis (1). On eût très-probablement ainsi, sans augmentation de poids, réussi à transporter la section de rupture de l'extrémité au milieu, ce qui eût nécessairement, du même coup, réalisé à très-peu près l'égalité de résistance. La nervure pleine établissant complétement, dans ces expériences, la solidarité entre les deux platesbandes, ainsi que le prouve le mode de rupture (85) remplissait par cela même parfaitement les fonctions

et l'écartement sont constants, sont dès lors trop faibles vers les appuis, et fléchissent. Les barres tendues ou tirants, sollicitées transversalement par suite de la flexion des contre-fiches auxquelles elles sont liées, se brisent sous l'action de cette surcharge, ou se séparent des plates-bandes par la rupture des rivets. Une fois le treillis ainsi disloqué et affaissé , il n'y a plus aucune

solidarité vers les extrémités de la poutre, entre les deux plates-bandes ; celle du haut cesse, dans cette région, de résister concurremment avec celle du bas; incapable de supporter seule la réaction de l'appui, celle-ci plie , et se brise. Conséquences trop absolues déduites de ces expériences.

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84. Sans doute en présence des résultats qui précèdent , les ingénieurs du Hanovre étaient fondés à conclure qu'à poids égal, et dans les conditions de leurs

expériences, la nervure pleine est infiniment supérieure à la nervure en treillis. Mais ils se 'sont trop hâtés de généraliser les conséquences de quelques essais faits d'ailleurs sur une très-petite échelle, et de

condamner d'une manière absolue le principe de la seconde disposition, sans chercher même à l'améliorer par

système

sur la liaison d'une multitude de pièces au

en élargissant un peu les mailles du réseau dans la région

(1) C'est ce qui n'a pas toujours été compris. Les Annales des ponts et chaussées renferment, par exemple, ( numéro de mai-juin 18/ti ) une notice de M. de Saint-Clair, ingénieur des ponts et chaussées, sur une travée en charpente de 17 d'ouverture, construite sur la route de Mantes à Rouen. L'expérience prouva que cette travée était trop faible : les flèches croissaient constamment et prenaient des proportions inquié-

tantes. Pour arrêter leurs progrès, on ajouta des croix de Saint-André dans la région moyenne, tandis que c'est surtout vers les appuis qu'il aurait fallu serrer ou consolider les mailles du treillis en augmentant, en même temps, la section des platesbandes dans la région moyenne, si elle était effectivement trop faible. Au reste, dans ce cas comme dans presque tous ceux de ce genre, on s'était préoccupé seulement de l'équarrissage des

moises horizontales, sans s'inquiéter autrement de celui des pièces du treillis, comme s'ils n'avaient pas l'un et l'autre une égale importance (i /5).