Annales des Mines (1853, série 5, volume 3) [Image 414]

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et de Bérézoff, , la houille apparaît même à fleur de terre. D'autres gisements se rencontrent aux environs d'Irkoutsk, au

été exploré, mais sa proximité de ce chef-lieu et de la mer Caspienne lui donne une grande importance. Les environs de Tiflis et d'Akhaltsyk offrent des indices de lignite combustible qui pourrait avantageusement remplacer le bois, fort coûteux dans ces deux villes.

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delà du Baïkal, le long des rives de la Sélenga ; enfin, dans l'arrondissement de Nertchinsk , près de la Schilka et surtout de l'Argonne. Ces richesses, vu l'éloignement des contrées qui les possèdent, le peu de densité de la population et principalement l'abondance des forêts, ne peuvent avoir d'importance que pour un avenir encore lointain. Sous ce rapport la Russie méridionale d'Europe et particulièrement les provinces de la Nouvelle-Russie présentent des conditions essentiellement différentes. Là les contrées baignées

par le Donets et circonscrites par le cours du Dniéper et du Don recèlent les dépôts de houille les plus riches qu'on ait découverts jusqu'ici dans l'étendue de l'empire, dépôts d'autant plus précieux qu'ils peuvent subvenir aux besoins d'une population toujours croissante dans un pays presque absolument dénué de bois. L'ensemble de ces gisements est connu sous la dénomination de formation houillère du Donets. Elle couvre l'énorme superficie de 24.00o verstes quarrées, qui embrasse une partie de la province du Don (les arrondissements du Donets, de Mioussk , de Tcherkassk et partiellement le i" arrondissement du Don), deux districts du gouvernement de Catherinoslaw (ceux de Slavianoserbsk et Bakhmout), et se prolonge

dans le gouvernement de Kharkoff. A l'ouest, cette surface renferme de la houille proprement dite; à l'est de l'anthracite pur. L'intervalle est rempli par des substances charbonneuses qui présentent des caractères intermédiaires. Dans la province du Don seule, on compte plusieurs centaines de gisements d'anthracite dont plus de cent trente contiennent des couches très-productives d'une puissance de o 1/2 et parfois de 9 pieds. En Transcaucasie on ne connait encore que trois gisements de houille. Celui de Tkviboul , situé à 50 verstes de Koutaïss et à Go du port de Morani (Tckhéni-Tskhlalé), sur le Rion, offre

une succession de couches de charbon d'une puissance totale de 5o pieds. A des profondeurs de dix pieds, ce charbon présente de belles qualités; plus loin, il devient mou, schisteux et bon tout au plus pour la consommation locale. La houillère qui s'exploite aux sources du Kouban et à 2 verstes du fort de

Khoumara sert à l'approvisionnement de Piatigorsk et de Stavropol ; les couches y ont un archine d'épaisseur. Enfin le gisement de Tabassaran, à hm verstes de Derbent, n'a pas

La tourbe abonde en Russie. On ne l'extrait toutefois que dans les gouvernements de Courlande, de Livonie, de Moscou,

et, en petite quantité, dans celui de Vitebsk et près de SaintPétersbourg, Au Caucase, il existe des tourbières dans le voisinage de Stavropol et sur les hauteurs du Tourtchidagh. Elles sont utilisées par les troupes du Daghestan.

L'exploitation permanente des combustibles minéraux n'a lieu que dans la Russie méridionale. Son produit varie d'année

en année, et peut s'évaluer approximativement à 3.160.00o pouds. Ce nombre se répartit ainsi :

Ponds.

Gisements ressortissant de l'administration des mines. Mines appartenant aux paysans de la couronne Mines appartenant à des particuliers

.

.

Houille. Anthracite. 350.000 120.000 150.000 10.000 300.000

Mines de Grousehevsk, dans la province du Don, exploitées

par des particuliers.

2.200.000

Totaux.

.

.

.

800.000 2.360.000

Sur ce total, les établissements de la couronne dans les ports de la mer d'Azoff et de la mer Noire, les bateaux à vapeur qui font le service des côtes de la Crimée et du Caucase,

enfin un certain nombre de vapeurs dans le Bas-Volga et la mer Caspienne, absorbent environ 1.500.000 ponds. Le reste est consommé sur les lieux. La houille s'emploie dans les forges, mais surtout dans l'usine de Lougane et les sauneries de Slaviansk. Au contraire, on préfère généralement l'an-

thracite pour le chauffage des steamers et des édifices de la couronne. Parmi les habitants, à l'exception de la ville de Novo-Tcherkassk et de quelques ports maritimes, l'usage du

combustible minéral ne se propage que lentement, et trouve partout des obstacles dans les coutumes établies.

L'importation du charbon de terre, et surtout de la houille anglaise, s'est extrêmement accrue depuis quinze années. Ainsi, il a été reçu d'Angleterre en 1837 moins de 2 millions 1/2 de ponds; en 1845 , près de 9 millions 1/2 , et plus récemment

encore au delà de 13 millions. La ville seule de Saint-Pétersbourg figure dans ce total pour plus des 4/5. Suivant nos ta-