Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 158]

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DES MEIN ET DE L'OUAD R'IR.

CONSTITUTION GÉOLOGIQUE

gypseuses. Le volume des sources est à peu près

double de celui des sources ordinaires, sans égaler toutefois celui de Tammerna la neuve. A Zaouïa, la pro-

Tebesbeett.

fondeur varie de 47 à 58 mètres et le jaugeage de l'un de ces puits m'a donné un débit de 121,245 par seconde soit i. o61 mètres cubes en vingt-quatre-heures. A Tebesbesth , les puits sont ouverts sur une place

située à l'est du village, qui est garnie d'une série d'excavations provenant d'anciens puits éboulés ou ta-

ris, et de tentatives de percement que les eaux d'infiltration ont forcé d'interrompre, qui font de ce terrain un foyer d'infection et de pestilence, du milieu duquel jaillissent les eaux des puits qui alimentent aujourd'hui l'oasis. Leur profondeur varie de 4o à Go mètres, ceux qui sont creusés le plus bas sont, en même temps, les plus abondants. Tous les jardins sont établis à l'est du

village, et les sables qui recouvrent ici les gypses sur une hauteur variable, qui atteint quelquefois 2 mètres, forcent les cultures à se reporter vers l'orient

dans la direction d'un marais qui enceint ce groupe d'oasis. Les dégâts causés par les sables que le vent

d'ouest amène sur les jardins sont incessants, de grandes étendues de terrains ont été envahies ainsi et condamnées à la stérilité, dans un intervalle que la mémoire des anciens habitants leur permet d'embrasser.

La terre végétale de ce groupe d'oasis est formée, en raison de cette action permanente des vents, d'une forte proportion de sable alliée aux éléments gypseux que présente le sol proprement dit ; un échantillon pris Tebesbesth , a donné à l'analyse Sable siliceux Argile Phosphate de chaux

A reporter.

57,78 ) .

.

5,58 65,56

Report

Peroxyde de fer. Sulfate de chaux. Sulfate de magnésie Chlorures alcalins. . . Eau, humine et débris organiques

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63,36 3,o8

2i,o3 2,00 0,63 9,90 100,00

  • fi

Les cultures les plus variées en arbres fruitiers, en céréales et en légumineuses se développent dans ces jardins, à l'ombre des 4 o o. 000 palmiers qu'ils renferment; c'est à l'extrémité sud-ouest de ces riches cultures que s'élève la ville de Tuggurt, capitale de l'Ouad R'ir. Bâtie sur un terrain incliné vers le sud-est, qui se raccorde aux plateaux environnants dans toute la région occupée par les sables, cette ville est entourée d'un fossé rempli d'eau, de quelques mètres de largeur et de 8 à 10 mètres de hauteur dans la région Ouest. Ce fossé préserve la ville de l'envahissement des sables arrêtés sur son talus extérieur. Les maisons y sont pour la plupart construites , comme dans tous les villages de l'Ouad R'ir, en briques de terre séchées au soleil; celles qui avoisinent le fossé se relient entre elles de manière à former une enceinte continue à laquelle on n'accède que par deux portes, ouvertes au nord-ouest et au sud-

est, en traversant sur des ponts en bois le fossé qui borde la ville. Une troisième porte, appelée Bab el Radara , établit une communication directe entre la Kasbah, où demeure le Scheick , et l'extérieur; cette porte est seule ouverte en cas d'hostilités avec les nomades ou les populations voisines. La plupart des maisons sont construites en terre ; cependant celles des riches et la Kasbah, qui ne diffère guère des habitations ordinaires que par son étendue, sont bâties en moellons de plâtre reliés par un mortier formé de plâtre

Tuggurt.