Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 103]

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APPLICATION DE LA PILE

AU TIRAGE A LA POUDRE.

incommodant les ouvriers et rendant d'ailleurs difficile l'allumage des coups de mine.

l'un de l'autre dans le trou de mine , et pour que le

Il est nécessaire de dire ici que l'on ne pouvait in-

teurs aux deux petits côtés d'une baguette rectangulaire en bois, large de Om,ol environ, de o'n,005

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troduire dans les travaux l'usage des mèches de sûreté,

à cause du défaut d'aérage et de la répugnance que les ouvriers avaient à s'en servir. Aussi était-on obligé

de mettre le feu quatre on cinq fois au même coup

de mine, l'eau ayant atteint la mèche soufrée ou l'amadou employés à cet usage. C'était une perte de temps assez considérable , des craintes continuelles de la part des mineurs restés au bord du puits au moment où leurs camarades redescendaient pour rallumer un coup de mine qui avait déjà manqué; c'était enfin une cause réelle de danger; car la traînée de poudre pouvait

se mouiller un peu, garder le feu pendant quelque temps, et le communiquer subitement à la charge, au moment où les ouvriers descendaient pour poser une nouvelle mèche ; et l'épinglette, en frottant contre les roches siliceuses, pouvait aussi amener le même accident. Ce fut alors que M. Pumas, ingénieur de la compa-

gnie et chargé de diriger les travaux du puits de recherches, pensa à employer l'électricité pour mettre le feu aux coups de mine. Il fit dans ce but venir de Paris plusieurs éléments de Bunsen ; nous fîmes ensemble quelques essais, et nous arrivâmes enfin à la méthode que je vais exposer en détail, et qui a été, Exposé

de la méthode. Porte-feu.

depuis le 20 septembre 1851, employée avec succès. Le principe de ce procédé consiste à plonger dans la poudre les deux extrémités des conducteurs, reliées par un fil de fer très-fin. Sous l'influence d'un courant qui n'a pas besoin d'être très-fort, ce fil s'échauffe, rougit, fond même, et communique le feu à la poudre. Pour que les conducteurs soient parfaitement séparés

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bourrage s'exécute aisément, on fixe ces deux conduc-

d'épaisseur et de om,8o de longueur ; on a soin de creuser sur les deux faces de o,005 de petites gorges dans lesquelles se logent les fils conducteurs.

Les extrémités de ceux-ci sont tordues sur ellesmêmes de façon à ce qu'il s'y forme une sorte d'oeil, et on s'arrange de manière à ce qu'elles dépassent de Om,O1 environ l'extrémité de la baguette ; on les fixe enfin sur celle-ci au moyen d'un bout de ficelle. Le petit fil de fer est passé dans les ceils qui terminent les conducteurs ; pour lui donner plus de force, on a toujours soin de le doubler. Ce fil doit remplir plusieurs conditions : être assez

fort pour ne pas risquer de se rompre quand on le plonge dans la poudre ; être assez fin et assez médiocre

conducteur pour s'échauffer sans demander une trop

grande quantité de calorique, et pour présenter au courant la résistance brusque qui détermine l'échauffement. Nous n'avons pas encore pu essayer l'usage du fil de platine ; mais sous ces trois rapports, le fil de fer fin de bijoutier me paraît réunir toutes les conditions désirables, et devoir être préféré à tout autre. Quant aux fils conducteurs qui plongent dans le trou de mine, on s'est servi jusqu'à présent de fils de cuivre

rouge de 3/4 de millimètre de diamètre ; il est vrai qu'on produit le même effet avec du fil de fer d'un millimètre, bien que la conductibilité du fer soit beaucoup moindre que celle du cuivre, la résistance offerte au courant par cette portion du circuit étant faible relativement à la résistance totale. Le petit appareil dont je viens de parler est plongé

Charge.