Annales des Mines (1852, série 5, volume 2) [Image 94]

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AU LABORATOIRE DE MARSEILLE. ANALYSES FAITES

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au rouge amarante, et qui renferme de très-petits cristaux de quartz hyalin et de feldspath rose. Ces dernier sont de l'orthoSe , âinsi que l'indique l'analyse dein les résultats suivent : oxygérië.

Silice Alumine.

0,68à 0,185

Peroxyde de fer.

0,002 0.019 0,016 0,102 0,005

Chaux Magnésie.

Potasse. Soude

12

0,5114

..086410

0,0000

.

'

.

5

0,0053 0,0061 0,0298. 0,0172

0,0012)

0,993

La pâte du porphyre est facilement décolorée par

muriatique : elle présente alors une composition qui ne diffère de celle des cristaux de feldspath que par une plus grande quantité de silice, dont la proportion s'élève quelquefois jusqu'à o,85. Cet excès de silice

provient sans doute de petits cristaux de quartz qui restent engagés dans la pâte ; celle-ci peut donc être

considérée comme formée principalement de feldspath orthose, mélangé d'une certaine quantité de quartz.

La densité de ce porphyre est de 2,628. Elle est beaucoup moindre pour les échantillons altérés; on a trouvé dans ce cas 2,494. La coloration du porphyre altéré est beaucoup moins vive, Ce qui est dû sans doute à ce qu'il a perdu une partie de son oxyde de fer.

II. Illélaphyres.

On a donné le nom de mélaphyres ou de spilites à

diverses roches de l'Estérel et des Maures, qui présentent des caractères très-variés et n'ont guère de commun que la dureté et la couleur qui est en général un brun assez foncé. Ces roches se présentent quelquefois

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en masses compactes qui paraissent homogènes ; sur d'autres points , elles prennent l'aspect d'un véritable pc.phyre , et renferment des cristaux blancs ou roses d'albite ; souvent enfin elles contiennent des noyaux de carbonate de chaux, ou bien sont criblées de boursou-

flures et de cavités qui leur donnent l'apparence de scories.

Les inélaphyres sont généralement regardés comme an peu postérieurs au porphyre rouge ; cependant ils paraissent comme lui être sortis au jotir pendant toute la période des grès bigarrés. L'action qu'ils ont exercée sur ce grès et sur les argiles qui en dépendent est beau-

coup plus marquée. Le grès, au contact des mélaphyres , est souvent divisé en prismes; les argiles deviennent d'un rouge vif, dures, un peu sonores; elles paraissent avoir éprouvé un commencent de cuisson. Cette action, du reste, ne s'étend qu'à une très-petite distance. Indépendamment des cristaux d'albite et des noyaux

de chaux carbonatée, les mélaphyres de l'Estérel renferment diverses variétés de quartz: Ainsi, l'on y trouve , à Prat-Baucous, près de Fréjus, des cristaux de quartz dodécaédriques ; à Grane, aux Gondins et à Agay, diverses variétés cr agates , des veines assez épaisses de quartz jaspe rouge, et des rognons de quartz terreux.

Les mélaphyres sont ordinairement classés comme roches pyroxéniques ; mais les analyses ci-après font voir que cette opinion n'est point fondée du moins en qui concerne les mélaphyres de l'Estérel, et que leur pâte est au contraire presque entièrement formée d'albite colorée par du peroxyde de fer ou par un silicate de protoxyde fer.