Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 109]

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GEO LOGIE

U CIIILI.

doute d'une grande utilité pour cette branche en-

En outre, les quebradas sont remplies, surtout vers leur partie inférieure , d'alluvions qui, pour la plupart, sont sans doute contemporaines ou qui s'accroissent du moins tous les jours des déblais transportés des hauteurs voisines par les torrents qui acquièrent pendant l'hiver ou au commence-

core bien peu connue de la géologie. Nul pays peut-être au monde ne renferme autant de filons de toute nature que la province .de Copiapô , et l'aridité complète des montagnes en facilite singulièrement l'étude. Aussi, pendant le séjour, peut-être assez long, que je vais faire dans cette province, je me propose de m'occuper tout spécialement de cette question; M. Domeyko, qui reste

en possession du laboratoire de Santiago, m'a offert de se charger de toutes les analyses que les circonstances ne me permettraient pas d'exécuter complétement, et de réunir ensuite mes observations personnelles à celles déjà nombreuses qu'il a faites lui-même et qu'il aura sans doute encore occasion de faire. Terrains stratiA l'exception de la grande vallée de Santiago fiés modernes et d'une immense pleine sablonneuse qui s'étend alluvions contemporains. entre leHuasco et le Copiapô sur une longueur de 4o à 5o lieues et sur une largeur très-variable, les terrains stratifiés en couches horizontales, et par conséquent postérieurs, sinon au soulèvement lent qui a élevé la plaine de Santiago à 55o mètres audessus du niveau de la mer, du moins au soulèvementbrusque des Andes, sont d'une faible étendue et disséminés le ion, de la côte. M. Domeyko en a donné une description générale et a déterminé en outre avec beaucoup de précision les petits soulèvements successifs qui ont produit, dans le terrain tertiaire de Coquimbo, trois étages distincts,

non point , je crois, par leurs fossiles, mais par leur élévation respective au-dessus du niveau de la

mer. Je n'insisterai donc que sur le terrain tertiaire à lignites de Concepcion, dont je vais tout à l'heure donner la description.

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ment de l'été pendant la fonte des neiges, une puissance considérable et roulent avec leurs eaux des blocs de pierre de plusieurs mètres cubes. Les torrents principaux qui descendent de la grande Cordillère remanient ces alluvions de mille manières différentes, et se sont creusé quelquefois au

milieu d'elles un lit très-profond qui change de place chaque année en donnant lieu à des éboulements considérables. On peut faire à leur égard la même remarquequefai déjà faite pour les vastes quebradas des provinces du Nord ; c'est que, à en

juger par la dimension des ravins au fond desquels ils coulent, par la hauteur de certains escarpements qu'ils ont produits au milieu d'alluvions plus anciennes composées de couches de sable, de marnes et de lits d'énormes galets, de la nature la plus variée, le volume d'eau qui descendait autrefois de la Cordillère et de toutes les chaînes accessoires vers la mer était beaucoup plus considérable qu'aujourd'hui. Enfin, à des hauteurs excessivement variables au milieu des montagnes , aussi bien dans le soulèvement granitique que dans lesporpbyres strati-

fiés, des cours d'eau plus tranquilles, des petits ruisseaux et des sources ont entraîné avec eux une argile excessivement fine qui se précipite de place

en place, et constitue de petites couches souvent très-régulières et des dépôts contemporains qui &accroissent encore aujourd'hui.