Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 43]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DE LA FRANCHE-COMTÉ ET DU BERRI.

84

MINERAIS DE FER EN GRAINS

fentes et poches où se trouvent aujourd'hui les gîtes de ces minerais. De plus, il est très-probable

que leur dépôt se rapporte à l'époque géologique de la formation des gîtes de minerai de fer en grains de la Franche-Comté et du Berri , c'est-à-dire à l'époque tertiaire du terrain miocène, puisque les deux sortes de dépôts sont postérieurs au terrain jurassique, et qu'ils ont entre eux quelque analogie, par les petites masses concrétionnées de fer oxydé hydraté qui accompagnent les minerais en grains. Résumé des faits et considérations

concernant le mode de formation des gites minerai de fer en grains.

En résumé, d'après les faits et considérations qui viennent d'être exposés, il me semble que l'on peut expliquer, comme il suit, le mode de for-

mation des gîtes de minerai de fer en grains de la Franche-Comté et du Berri, et les particularités qu'ils présentent Des sources d'eaux minérales et thermales,

chargées de gaz acide carbonique et tenant en dissolution du carbonate de protoxyde de fer, avec un peu de carbonate de protoxyde de manganèse, un peu de carbonate de chaux et une petite quantité de silice, d'alumine et de phosphate de fer ou d'alumine, ont déposé le minerai de fer en grains, à l'époque dela formation du terrain tertiaire moyen, comme aujourd'hui les sources minérales de Carls-

bad, de Saint-Philippe et de Tivoli déposent des pisoli tes calcaires, à leur arrivée au jour. Ces sources qui s'élevaient à travers les couches de l'écorce du globe, soit par les conduits qu'avaient parcourus les sources minérales qui, à des époques antérieures à celle du terrain tertiaire moyen, avaient déposé les minerais de fer oolitiques ou les calcaires oolitiques , soit par de nouveaux passages qu'elles s'étaient frayés elles-mêmes

85

dans les roches calcaires desquelles elles surgissaient, s'épanchaient en nappes dans des lacs d'eau douce, où affluaient des torrents qui charriaient des matières argileuses et sablonneuses provenant des terrains préexistants. Les dépôts de minerai de fer se sont formés, non-seulement dans le fond des lacs, mais encore près des points d'émergence des sources, dans les

fentes et conduits par lesquels elles arrivaient au jour.

cl. Le carbonate de protoxyde de fer, au fur et à mesure qu'il se déposait, perdait son acide

carbonique et se transformait en peroxyde de fer, sous l'influence de l'oxygène que l'eau des lacs .-tenait en dissolution. Le carbonate de protoxyde de manganèse qui se déposait en même temps que le carbonate de fer, s'est suroxydé comme lui, et s'est converti en hydrate de deutoxyde ou de peroxyde de manganèse. C'est l'association intime des deux hydrates qui a produit les minerais en grains manganésifères. La silice et l'alumine se sont précipitées avec les carbonates de fer et de manganèse, et ont pro-

duit, en se combinant chimiquement avec le protoxyde de fer avant sa suroxydation, l'aluminosilicate de protoxyde de fer, auquel certains grains de minerai doivent leur vertu magnétique.

Les phosphates de fer et d'alumine se sont aussi déposés en même temps que les carbonates de fer et de manganèse, et c'est leur mélange avec l'hydrate de peroxyde de fer qui rend phosphoreux certains minerais en grains.

Le carbonate de chaux, en se déposant, a formé, par un effet de l'attraction moléculaire les nodules calcaires dans lesquels des grains de