Annales des Mines (1851, série 4, volume 19) [Image 34]

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MINERAIS DE FER ÉN GRAINS 66 existe à Wehr des sources d'eaux minérales chargées de carbonate de fer, qui forment, dans un marais, un dépôt de 4 à 5 mètres de puissance , composé de deux assises distinctes. L'assise inférieure, qui a om,66 d'épaisseur, est constituée par du carbonate de fer blanc et terreux; l'assise supérieure, dont la puissance varie de 3 à 4 mètres, se compose de fer oxydé hydraté présentant çà et là des masses concrétionnées à structure concentrique ; et ce qui fer est très-remarquable, c'est que le carbonate dehycontinuellement en fer oxydé se transforme draté sous l'influence des agents atmosphériques, de sorte que l'épaisseur du dépôt ocreux augmente Journellement. On sait que les sources minérales de Carlsbad en Bohême, de Saint-Philippe en Toscane, et de Tivoli prés de B.ome, produisen t aujourd'hui des pi soutes calcaires, en arrivant au jour. Pourquoi n'admettrait-on pas que des sources d'eaux minérales et thermales, chargées d'acide carbonique et tenant en dissolution les carbonates de fer et de manganèse, de l'étage surgissaient à l'époque de la formation lacs d'eau moyen des terrains tertiaires, dans des douce où affluaient des torrents qui charriaient des matières sablonneuses et argileuses, et que les deux carbonates se sont séparés des eaux minérales, lors de leur arrivée au jour, par suite de la diminution de la pression à laquelle elles étaient soumises dans leurs conduits souterrains, d'où résultait le dégagement de la majeure partie du gaz acide carbonique?

De petits grains de sable ou des parties argileuses, qui avaient été amenés de la surface par les torrents , et que les eaux des lacs tenaient en .suspension, ont servi de centres d'attraction moléculaire et se sont recouverts successivement de

DE LA FRANCHE-COMTÉ ET DU BERRI.

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pellicules de carbonates de fer et de manganèse. Les globules qui se formaient ainsi, ont cessé de recevoir de nouvelles enveloppes, lorsque, leur poids l'emportant sur la densité du liquide environnant et sur la force ascensionnelle des eaux minérales qui les tenait soulevés et les agitait dans

l'eau des lacs, ils se sont précipités au fond du liquide. Là, sous l'influence de l'oxygène en dissolution dans cette eau, les carbonates de fer et de manganèse sesont su t'oxydés, et se sont transformés

en hydrates de peroxyde de fer et de peroxyde ou de deutoxyde de manganèse. On sait, en effet, que les carbonates de fer et de manganèse sont trèspeu stables, et qu'ils abandonnent très-prompte-

ment leur acide carbonique; on sait aussi que l'eau, au contact de l'oxygène de l'air, absorbe une quantité d'oxygène égale à celle qu'elle dissoudrait, si ellese trouvaiten présence d'u ne atmosphère de ce gaz seul, qui exercerait une pression cinq fois moins considérable que celle de notre atmosphère, l'oxy-

gène entrant pour un cinquième en volume dans la composition de l'air atmosphérique. On remarque à Carlsbad, à Saint-Philippe et à Tivoli, que les pisolites calcaires, déposées par les sources minérales, n'ont pas toujours un grain de sable ou un globule d'argile à leur centre, et que parfois le petit noyau central, a utour duquel chaque

pisolite a commencé à se former, est lui-même entièrement calcaire comme toutes les couches qui l'enveloppent ( De même, pour les minerais de fer, on ne voit pas toujours au centre des grains, en les brisant, un grain de sable ou un glo(1.) Dufrenoy,, Traité de minéralogie, t. H, p. 245. Beudant, Traité de minéralogie, t. I, p. i/e.