Annales des Mines (1850, série 4, volume 17) [Image 86]

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ACIDE ARSÉNIEUX, RÉALGAR

tout à fait semblable à celui qu'on obtient par la fusion du minéral. L'arsenic rouge vitreux du commerce, désigné aussi sous le nom de réalgar, montre, par les différences de couleur qu'il présente, que sa composition n'est pas constante, ce qui ne peut être autrement d'après son mode de préparation. Il a une cassure complétement conchoïdale, un éclat vitreux, inclinant quelquefois à l'éclat gras; il est translucide sur les bords; sa pesanteur spécifique est toujours plus faible que celle du réalgar naturel. D'après Karsten , ce minéral a une densité égale à 3;5444 celle du verre à 15° R. oscille d'après les observations de M. Hausmann entre 3,2o et 3,32. Quant à la dureté du réalgar naturel, elle n'est que de j,5, tandis que le verre d'arsenic rouge est aussi dur que le spath calcaire. L'arsenic rouge vitreux conserve après fusion sa

nature vitreuse, et ne montre aucune tendance à la cristallisation, même par un refroidissement très-lent. La faible densité dé ce produit semble annnncer qu'il contient plus de soufre que le réalgar naturel; on obtient en effet un produit semblable à l'arsenic vitreux rouge, en fondant du réalgar avec de l'orpiment. Le moyen employé pour fabriquer en grand le verre d'arsenic rouge fait penser qu'il contient pro-

bablement un peu d'acide arsénieux. Au reste, un échantillon de ce produit obtenu par la sublimation d'arsenic et de soufre a offert à M. Hausmann des druses tapissées de petits cristaux faciles

à reconnaître pour des octaèdres réguliers d'acide arsénieux, colorés par du sulfure d'arsenic. On ne deit donc plus confondre l'arsenic vitreux

ET ORPIMENT.

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rouge avec le réalgar cristallin obtenu par la combinaison de proportions fixes d'arsenic et de soufre,

ni regarder le réalgar comme une substance vitreuse.

L'orpiment, substance cristalline caractérisée par un clivage facile, diffère essentiellement du réalgar, en ce que, par la fusion, il prend une structure complétement amorphe. En opérant la fusion du minéral dans un vase fermé on obtient un verre demi-transparent d'un rouge de rubis ou d'hyacinthe, se distinguant du verre d'arsenic rouge par sa plus grande transparence et par la couleur plus jaune de sa poussière. De l'orpiment artificiel, semi-transparent , d'un rouge-hyacinthe, complétement vitreux, a offert une poussière d'un jaune-citron. Sa pesanteur spé-

5° R. a été trouvée de 2,762, et sa dureté égale à celle du spath calcaire. L'orpiment naturel possède, au contraire, une dureté trèsfaible et égale à 1,5 environ, et la pesanteur spécifique à

cifique est de 3,459 d'après Karsten.

L'orpiment paraît donc, comme l'acide arsénieux, posséder unétat d'agrégation cristallin et un autre état amorphe qui offre une densité moindre et une 'dureté plus grande que le premier. Dans la nature on ne l'a jusqu'ici rencontré qu'à l'état cristallin. L'acide arsénieux cristallin ou amorphe se combine en toutes proportions avec le sulfure d'arsenic et donne des produits diversement colorés en rouge ou en jaune. Ces combinaisons se produisent dans le grillage des minerais arsénifères , notamment aux usines d'Ocker et d'Andréasberg, au Harz; le verre d'ar-