Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 166]

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330 E UPFIOTIDE D'ODERN. J'ai fait avec M. Descloizeaux son étude cristal-

lographique et nous avons constaté qu'indépendamment du clivage nacré qui est parallèle au plan diagonal opposé à l'angle aigu de 87° dans le py-

roxène, il y en a un autre beaucoup moins net, perpendiculaire au premier, et par conséquent parallèle à l'autre plan diagonal ; ces deux clivages parallèles aux plans diagonaux, s'observent dans la plupart des lamelles cristallines, et il y a de plus un troisième clivage peu net parallèle à la base P.

Quant aux clivages parallèles aux faces M de la forme primitive, qui sont faciles dans le pyroxène, ils sont incertains dans le diallage d'Odern; mais sur quelques lamelles nous avons obtenu

un angle pouvant se mesurer d'une manière assez nette à la lumière, et qui a été trouvé de 152°; cet angle est formé par le clivage nacré avec deux faces symétriques, qui font par conséquent entre elles un angle d'environ 124°, c'est-à-dire l'angle des faces M de la forme primitive de l'amphibole. Le diallage d'Odern présente donc à la fois les clivages du pyroxène et de l'amphibole; par con-

séquent c'est une variété d'ouralite, ainsi que

MM. Haidinger et G. Rose l'ont constaté déjà pour la smaragdite des euphotides de Corse et du mont Rose (1) : je lui conserverai cependant le nom de diallage, lequel est consacré par l'usage et a gé-

néralement été employé par tous les géologues pour désigner le silicate de magnésie, de chaux et de fer de la famille du pyroxène, qui forme l'un des minéraux constituants de l'eupbotide. Un essai au chalumeau m'a montré que le diallage d'Odern est très-difficilement fusible, beaucoup

moins que le feldspath avec lequel il est associé. (1) G. Rose, Reise nach Ural t. il, p. 354.

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EUPHOTIDE D'ODERIN

J'ai fait l'analyse des lamelles cristallines de diallage vert-olive que j'ai extraites du bloc de feuphotide d'Odern , dont le feldspath a été ana-

lysé ci-dessus.

Pour séparer la magnésie du fer, j'ai précipité

deux fois le fer et l'alumine par l'hydrosulfate d'ammoniaque après avoir mis du chlorhydrate d'ammoniaque dans la liqueur : l'alumine a été dosée à l'aide d'une attaque au creuset d'argent et la liqueur potassique, rendue acide et maintenue en ébullition pendant longtemps avec de l'alcool , a été traitée par l'ammoniaque, qui a précipité l'alumine, ainsi que de l'oxyde chromique. J'ai trouvé pour la composition de ce diallage d'Odern Silice. Alumine

Oxyde chromique Protoxyde de fer. Protoxyde de manganèse. Chaux Magnésie

Perte au feu.

49,30 5,50 0,30 9,43 0,51 15,43 17,61 0,85

voit que ce diallage se rapproche ede l'amphibole aussi bien par sa composition chimique que par son clivage : en effet, sa teneur en silice est plus petite que .celle d'aucun diallage analysé 9On

jusqu'à présent, et sa teneur en alumine est au

contraire plus grande; en sorte que sa composition rappelle celle de la hornblende de Nordmark analysée par M. de Bonsdorff (1). L'alumine que j'ai obtenue était du reste bien en combinaison dans le diallage, et ne provenait .pas d'un mélange mé(1) Ranamelsberg Ilandwcerterbuch , p. 311.,