Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 163]

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EUPHOTIDE D'ODER N.

EUPHOTIDE D'ODERN.

été extraits d'un échantillon de l'eu photide d'Odern

imprégné de quartz, et dans lequel le feldspath était de beaucoup le minéral dominant ; j'ai trouvé pour leur composition 1°

Silice. Alumine.

Peroxyde de fer.. Chaux Magnésie

Soude ..... Potasse

Perte au feu

.

.

55,23 24,24 1,11 6,68

. O

3,18

Moyenne.

7,03 1,48 4,83 3,03 2,92

55,23 24,24 1,11 6,86 1,48 4,83 3,03 3,05 99,83

Les clivages de ce feldspath étaient beaucoup plus nets que ne le sont habituellement ceux des feldspaths des euphotides , dans lesquels ils sont au contraire très-peu distincts,: cependant les cristaux soumis à l'analyse n'étaient pas parfaitement purs en les examinant à la loupe , surtout après calci-

nation, j'y ai observé en effet des lamelles de talc

constaté en et des veinules de serpentine ; outre qu'ils se décolorent et qu'ils font une légère effervescence avec l'acide chlorhydrique bouillant , mais pas avec l'acide acétique ni avec l'acide nitrique; les cristaux de feldspath sont donc mélangés d'une petite quantité d'un carbonate qui , à cause de sa résistance aux acides, n'est pas du carbonate de chaux pur, mais est sans doute un car-

bonate à base de fer, de chaux et de magnésie on trouve en effet ces trois bases dans la liqueur chlorhydrique, et quoique je ne les aie pas dosées,

j'ai reconnu cependant qu'elles sont en quantité plus petite que dans le feldspath de l'euphotide mont Genèvre dont j'ai fait connaître l'analyse an-

325 térieurement(i) ; par conséquent ,quoique le feld-

spath d'Odern ne soit pas chimiquement pur, il n'est mélangé qu'avec une très-petite quantité de talc, de serpentine et de carbonate. On voit, d'après l'analyse ci-dessus, que la perte

au feu du feldspath crOdern est considérable,

ainsi que cela a lieu généralement pour les feldspaths de toutes les euphotides ; cette perte se compose de l'eau du feldspath, de l'acide carbonique d'une très-petite quantité de carbonate ainsi que de l'eau de la serpentine et du talc; mais elle doit surtout être attribuée à l'eau. De même que le feldspath du mont Genèvre, le feldspath d'Odern contient les deux alcalis, la soude et la potasse : ce fait est du reste général pour tous les (1) Bulletin de la Société géologique, 4e série, t. VI, p. 549. ( Voir l'analyse de ce feldspath.) La plupart des roches auxquelles on attribue une origine ignée, telles que les mélaphyres, les basaltes, les euphotides , ont leur pâte et même leurs cristaux pénétrés soit de carbonate de chaux, soit plutôt de carbonates qui paraissent être des carbonates complexes à base de fer, de chaux et de ma-

gnésie, car ils ne font souvent effervescence qu'avec l'acide chlorhydrique ou nitrique, ou même seulement avec l'eau régale. Ainsi le feldspath du porphyre de Ternuay(Annales des mines, 4e série, t. XII, p. 287), donne une légère effervescence avec l'acide nitrique, mais il n'en donne pas avec l'acide acétique. La pâte du porphyre de Belfahy (Annales des mines, 4e série, t. XII, p. 200 ) fait effervescence avec

l'acide acétique, et en opérant sur 3 gr. de cette pâte, j'ai trouvé que la liqueur acétique contenait : Chaux... 0,45 Magnésie... 0,50 Protoxyde de fer... 0,65. En attaquant d'ailleurs la pâte de ce porphyre de Belfahy par l'acide chlorhydrique bouillant, j'ai trouvé dans une expérience qu'il perdait 25.p. 0/0 de son poids, et que la liqueur contenait, outre la silice et les autres bases, 3,03 de chaux. Le spilite de Faucogney (Annales des mines,