Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 116]

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NOUVELLE ESPÈCE MINÉRALE. SUR LA BRONGNIARD1TE ,

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v. analyse.

2° anal.

3° anal.

Soufre. . . 0,1938 Antimoine. 0,2995 Argent. . . 0,2503 Plomb. . . 0,2474 Cuivre. . . 0,0054 Fer.. . . . 0,0030 Zinc. . . . 0,0040

0,1921 0,2960 0,2446 0,2505 0,0061 0,0026 0,0032

0,1914 0,2975 0,2481 0,2494 0,0070 0,002 0,0037

1,0034

0,9951

0,9993

Moyenne. Rapp. 5 0,1924 0,2977 2

0,2477 0,2491 0,0062 0,0026 0,0036

1 1

0,9993

Ces analyses conduisent à la formule Pb+ Ag -I-Sb'-1-Stf=PbSu-1- AgSu+Sb2Su3

Le calcul donne

-

En l0000.5.

.=

5 équivalents de soufre.. 2 1

1

1003,75 =_- 0,1908

d'antimoine.. = 1612,90 = 0,3066

d'argent. . de plomb. .

.

.=

1349,66 1294,49

0,2565 0,2461

5360,80

1,0000

La composition de cette substance paraît devoir la rapprocher du schilfglaserz décrit dans le Traité de minéralogie de M. Dufrénoy, et qui contient, d'après M. Waler Soufre. . . Antimoine. .

Argent.. . Plomb

.

. .

0,1874 0,2738 0,2293 0,3027

0,9932

On remarque toutefois une différence notable entre la composition de ces deux substances : les caractères cristallographiques du schilfglaserz serviraient au besoin à les distinguer l'une de l'autre. En effet, ce dernier minéral cristallise dans le système du prisme rhomboïdal droit, et offre des

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clivages bien marqués; tandis que le minéral que je viens de décrire montre une cassure inégale, luisante, sans aucun indice de clivages. Il est à présumer toutefois qu'on le trouvera un jour en cristaux réguliers.

L'échantillon rapporté par M. de Castelnau provient des mines du Mexique : il forme une masse compacte, isolée de sa gangue, présentant un parallélipipède de 7 centimètres de hauteur, 8 centimètres de largeur et 15 centimètres de longueur, du poids de 7 kilogrammes environ. Une de ses surfaces est parsemée de pyrites de fer. D'après son volume et sou aspect on peut présumer que l'espèce à laquelle il appartient constitue un filon exploitable. La riche teneur en argent de cette matière minérale doit la faire rechercher par les mineurs. Ses caractères et sa composition la rendent également intéressante aux yeux des minéralogistes. Je propose de lui donner le nom de brongniardite, comme un faible hommage à la mémoire du savant illustre dont la perte inspire d'universels regrets.