Annales des Mines (1849, série 4, volume 16) [Image 94]

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MINES ET USINES A PLOMB

ET ARGENT DE L'ANDALOUSIE.

on a dénoncé en Espagne 6o nouveaux escoriales de plomb, situés pour la majeure partie dans les

dénoncés, ne sont par suite que des escoriales anciens que l'on reprend de la sorte pour en

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limites de l'inspection d'Almagrera et Murcie, tandis que dans le même temps l'on n'en abandonné que 3o. Ces chiffres, qui se rapportent à une

époque pendant laquelle l'industrie était en souf-

france, montrent la valeur que l'on attache à ces dépôts. Il y en a dont on a refusé jusqu'à 5oo.000 fr.

Dans ces escoriales, il y en a d'époques évidemment différentes: mais on n'a jamais dans un même dépôt constaté des scories de plusieurs âges, comme on l'avait avancé. On en rapporte la plus grande partie aux travaux des Romains. Dans ces scories, les unes viennent de fourneaux à courant d'air naturel, les autres de fourneaux à courant d'air forcé. Ces distinctions s'établissent sur l'apparence même des scories, qui sont allongées et bulleuses ou bien ramassées en grumeaux coagulés comme des crasses de réverbères. Les matières d'escoriales n'ont longtemps subi aucune préparation mécanique, ou tout au plus un grossier triage à la main. Aussi ne faisait-on emploi que des fragments les plus gros qui facilitaient la fusion. La richesse en plomb est allée

jusqu'à 14, 16 et 17 p. o/o; la teneur en argent est généralement faible, mais très-variable. L'activité avec laquelle on a puisé dans ces dé-

pôts, a rapidement fait craindre d'en voir la fin. Ce moment, qui ne peut être très-éloigné, a cependant été retardé par l'emploi d'une préparation mécanique très-simple que l'on fait subir aux menus laissés de côté dans les premières années des travaux. Un grand nombre d'escoriales nouvellement

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extraire les débris, de la grosseur de grains de riz, qui s'y trouvent mêlés et enveloppés de terre. On se sert pour le lavage d'un crible rectangulaire où des fils de fer sont tendus parallèlement au petit côté et à une très-faible distance les uns des autres. Ce crible entre dans une caisse remplie d'eau: il est attaché au bout d'un levier en bois,

au moyen duquel on peut lui imprimer des secousses qui séparent par zones la terre et les sco-

ries suivant leurs pesanteurs spécifiques. Au bout de 3 ou 4 minutes, on lève le crible, l'eau retombe dans la caisse. Un ouvrier enlève alors la terre, puis la scorie un second fait manoeuvrer le levier à secousses.

Par ce travail si simple, on enlève environ 5o p. o/o de terre et de matières stériles, et la scorie qui reste tient encore jusqu'à 12 p. o/o de plomb, et peut entrer dans les ,lits de fusion, en

la mêlant avec du minerai en morceaux d'une grosseur suffisante.

Dans toutes les fonderies de la côte, à Cartha-mineraidepiomb gène, Aguilas, Villaricos, Alméria, on commence carbonaté. à faire des essais en grand et d'une manière trèssuivie sur la fusion des plombs carbonatés, souvent zincifères et ferreux,- et quelquefois (dit-on) argentifères, qui se rencontrent en amas à la surface sur beaucoup de points, mais surtout aux environs de Carthagène. Ces ruinerais ont été jusqu'ici livrés assez impurs; et tout contribuant, dans les autres matières dont on dispose, à rendre la scorie calcaire, on n'a pas encore organisé un travail bien normal de