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Annales des Mines (1841, série 3, volume 19)

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crépitation du sulfure. La masse ainsi sulfurée est

d'abord terne et noire; mais le laminage que permet la ductilité du sulfure d'argent en rapproche ensuite suffisamment les molécules pour que son éclat métallique et sa couleur bleue d'acier soient mis en évidence. Je dois ajouter encore que, pour obtenir des effets agréables, il faut éviter de mettre l'or en trop petites masses dans l'argent, car dans ce cas il se forme un alliage des deux métaux identique à l'or anglais, qui, à cause de sa pâleur, ressort peu vivement sur la lame d'argent.. Pour la même raison il faut se garder de pousser le laminage trop loin, autrement les parties d'or et d'argent qui sont alliées au contact s'étirent fortement et forment une zone intermédiaire plus ou moins large, dont la nuance est peu agréable. Cependant, en prenant les précautions convenables, on peut encore mettre à profit cette

propriété que possèdent les deux métaux de s'allier sans fusion, car, en passant ensuite les lames damassées à l'eau seconde, on obtient une première série de zones ou de marbrures mates provenant de l'argent pur, puis une seconde série

de veines blanches ou d'un jaune pâle, lesquelles, formées par l'alliage d'or et d'argent inattaquable, deineurent polies; et enfin., au milieu, règnent les bandes jaunes éclatantes, qui sont de l'or pur. Je

dois, du reste, nie contenter d'avoir donné ces

indications, bien suffisantes pour mettre nos artistes sur la voie du perfectionnement, s'ils jugent que la découverte que je livre à la publicité soit

iusceptible de quelque emploi.

EXTRAITS.

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83. Observations relatives à la cristallisation du PLATINE; par M. Jaquelain. (Compt. rend. de l'Ac., t. I 2, p. 204.) Si l'on chauffe le ehloroplatinate de potassium

jusqu'à fusion du chlorure de potassium , et si l'on prolonge pendant une heure environ l'action de la chaleur, on obtient le platine à l'état de paillettes cristallines très-brillantes. Lorsque l'on veut que ce métal soit dans les meilleures conditions pour être ensuite aggloméré par pression, martelé, etc., il faut faire en sorte qu'après la calcination du sel double , la masse soit à grains trèsfins, poreuse et flexible ; voici comment on y parvient Pour précipiter oo parties de platine, on emploie une dissolution qui renferme 25 parties de chlorure de potassium et 36 parties de sel ammoniac. On décompose le précipité par petites portions dans un vase de platine, en ajoutant de nouvelles matières par-dessus la couche de sel précédemnient réduit, et l'on termine par un coup de feu de quinze à vingt minutes. On lave la masse avec de l'eau acidulée d'acide hydrochlorique , et ensuite avec l'eau distillée, et enfin on la chauffe au rouge.

On introduit le platine ainsi préparé dans un cylindre en fonte poli et chaud; on fait subir au métal une première compression, à l'aide de petits chocs, pour arriver insensiblement à la force d'un

mouton. Cette opération terminée, on porte la masse au rouge, puis on l'introduit de nouveau dans le cylindre en fonte, et l'on continue la compression jusqu'à ce que le lingot soit en état de supporter le martelage sous tous les sens.