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Annales des Mines (1912, série 11, volume 1)

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ÉTUDE SUR LES GISEMENTS DE FER DE L'ALGÉRIE

sans doute par les Arabes ou les Kabyles, au moyen d'excavations irrégulières ; comme partout ailleurs, il semble que les indigènes se soient bornés à abattre les minerais les plus tendres qu'ils fondaient sur place ; ce sont, d'ailleurs, les « grottes » laissées par les premiers exploitants qui, autant que les affleurements, ont attiré avant 1860 l'attention sur cette région. De 1871 à 1875, quelques travaux d'exploitation furent pratiqués; outre les minerais du fer, on produisait de petites quantités d'ocres vendues comme couleurs ; les extractions annuelles étaient faibles et je crois que, au total, elles n'ont pas dépassé 6.000 tonnes ; on se bornait, d'ailleurs, à agrandir les excavations, anciennes. La véritable mise en valeur de ces gisements ne remonte qu'à 1904; on a effectué des abatages à ciel ouvert et un réseau de travaux de recherches dans les deux quartiers dont j'ai parlé plus haut; les masses reconnues en chacun d'eux sont peu considérables et partie du minerai y est souillé par le phosphore; il existe do plus dans le quartier Est de faibles quantités de produits trop siliceux pour être vendus avec profit. Aussi bien d'avril 1908 à la fin de 1909, quelques ouvriers ont-ils simplement été employés au creusement de galeries ou de puits ; l'exploitation, qui a été reprise en janvier 1910, a donné les résultats suivants : 1904 1905 1907 1908 1909 1910

16.283 tonnes 55.090 — 56.536 — 5.645 — néant 40.070 tonnes

La minière est reliée par une voie Decauville de 2.800 mètres de longueur à la station de TemoulgaVauban, située à 183 kilomètres d'Alger (ligne d'Alger à Oran, exploitée parla Compagnie P.-L.-M.); le chemin

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de fer minier est en pente continue ; dans le sens de la circulation, des wagons pleins qui descendent sous la seule inlluence de la gravité sont reçus sur une voie surélevée et versés directement dans ceux du P.-L.-M.. Des mulets remontent les wagons vides. Bien qu'on ait parfois dépassé ce chiffre, on peut admettre un prix de revient de Ofr. 65 par tonne pour le roulage. Le prix du transport jusqu'à l'Agha, station qui dessert l'arrière-port d'Alger, est de 4 fr. 88 par tonne, pour des expéditions de 200 tonnes au moins, frais de gare et d'usage des voies do port compris, mais non défalquée la ristourne payée par l'exploitant du chemin de fer du fait que celui de la mine a acquis trente-cinq wagons de 20 tonnes pour son usage particulier. A ces frais, il faut ajouter, outre 0 fr. 10 de droit de statistique, 0 fr. 15 pour la location d'emplacements sur le port et 0 fr. 90 pour l'embarquement. La population ouvrière des mines de Temoulga s'élève à 165 personnes et se décompose ainsi : 10 Français, 38 Espagnols, 10 Italiens, 67 indigènes algériens,. 40 Marocains. Les salaires journaliers y varient de 3 fr. 50 à 4 fr. 50 pour les mineurs européens, de 2 fr. 50 à 3 fr. 50 pour les mineurs arabes, de 1 fr. 75 à 3 francs pour les manœuvres. Les premiers travaux d'exploitation de l'Oued Rouïna remontent à la même époque (1871-1875) que ceux de Temoulga; ils étaient d'ailleurs effectués par les mêmes personnes aux deux endroits ; la production totale n'a été que de 28.000 tonnes environ. De nouvelles recherches ont été entreprises en 1903 et sont continuées depuis avec activité ; en même temps, on a pratiqué l'abatage à ciel ouvert de la partie haute des gisements ; les opérations effectuées ainsi no méritent aucune description particulière. Le tableau suivant donne le relevé de la production :