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Annales des Mines (1907, série 10, volume 12)

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trois côtés, en cherchant à y trouver un point de départ possible pour l'explosion. Marie Nord-Ouest 326. — Dans la voie de fond de Marie Ouest, les projections de bois étaient dirigées vers l'Ouest (Pl. V, n" 16). La parallèle donnait au contraire des indications très nettes d'explosion venant de l'Ouest : une pierre fichée par sa tranche dans un bois et une bille projetée à 5 mètres vers l'Est. Les treuils et recoupes les rejoignant présentaient des projections dâns un sens et dans l'autre. D'autre part, les montages allant au bure de 303 et au bure d'Amé montrent d'une façon très nette, par la position des croûtes de coke et des bandes étroites de poussières, que l'explosion n'est pas entrée par là dans Marie Ouest, mais en est sortie. Les recoupages qui font communiquer la voie de fond de Marié-Ouest avec celles de Joséphine et de SainteBarbe, quartier tout à fait isolé au Nord-Ouest, montrent d'une façon non moins claire, par la projection des portes d'aérage (Pl. V, n° 17), que l'explosion y a pénétré en venant de Marie. Il semble que, dans ce quartier, l'explosion se soit développée surtout dans Sainte-Barbe, qui a énormément souffert, et dont les ouvriers ont très peu bougé. L'explosion de Sainte-Barbe ne s'est d'ailleurs pas étendue dans cette veine jusqu'au grand quartier du Nord-Est. Elle s'est arrêtée (Pl. V, n° 18) au commencement d'une section de voie où cessait le roulage et où, par suite, les dépôts de poussières devaient être moins abondants. En définitive, nous voyons bien que l'explosion est sortie de Marie Nord-Ouest par toutes les issues autres que la bowette 326; mais, pour cette dernière issue ou entrée possible, nous ne voyons rien de bien net : la voie de fond donne des indications vers les fronts, la parallèle donne des indications plus fortes en sens inverse. On

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pourrait penser alors placer quelque part dans cette veine l'origine de l'explosion. Mais aucun centre de projections n'y a été relevé, non plus qu'aucune cause possible d'explosion. Dans deux chantiers on se servait d'explosifs pour couper le toit; à l'un d'eux les ouvriers avaient reçu, le 10 au matin, six cartouches ravier, elles ont été retrouvées intactes ; d'ailleurs les cadavres des ouvriers étaient à front, et le toit a été retrouvé en place jusqu'à la partie déjà boisée, sans trace de coup de mine. Dans l'autre chantier, les derniers explosifs distribués étaient de la veille, du 0 mars ; ils n'ont pas été retrouvés : la taille était absolument intacte, sans aucune chute de bois, de pierres et de charbon. D'autre part, aucune trace de gaz inflammable n'a été observée dans cette veine. Marie Nord-Est 326. — Dans Marie Est, la voie de fond a beaucoup souffert; en plusieurs points des éboulements considérables s'y sont produits, en d'autres places le boisage est resté absolument intact. Des indications d'effets mécaniques contradictoires ont été fournies par des berlines défoncées et des projections de bois (Pl. V, n° 19). Dans le quartier en cul-de-sac de Marie situé au delà du recoupage allant à Joséphine (Pl. V, n° 20), toutes les projections s'accordaient, au contraire, pour prouver que l'explosion s'est avancée vers l'Est. Le recoupagede Joséphine, complètement éboulé, n'a pu donner aucune indication. Dans les deux voies de fond de Joséphine qui s'ouvrent à son extrémité, les croûtes de coke, toutes concordantes, et le boisage renversé régulièrement vers l'Est prouvaient que l'explosion s'y est propagée vers l'Est. Elle a gagné les travaux de Joséphine sur le n° 2, qui ont été balayés en redescendant vers le puits par deux voies principales. Dans la première à droite, dite treuil Cousin.