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Annales des Mines (1897, série 9, volume 11)

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60 NOTE SUR LA MINE AUX 'MINEURS DE RIVE-DE-GIER

NOTE SUR LA MINE AUX MINEURS DE

« Le conseil d'administration de la Société des Houillères de Rive-de-Gier et, pour lui, son président, est (( autorisé à faire abandon ail Syndicat des Mineurs- de (( Rive-de-Gier des concessions dont la désignation suit concessions de Collenon, Reclus, Gravenand, Montagne(( du-Feu, Crozagaque, Verrerie et Chantegraine, Gourd(( Marin, les Verchères4'éloin, les Verchères-Fleur-de((

Lix, Combes et Égarande, Couzon et Pic-Pierre. » Le vote de l'assemblée, acceptant les propositions du

conseil, et la lettre du directeur de la Compagnie à M. Laur sont les deux seuls documents qui aient été publiés, relatifs à l'abandon des concessions aux mineurs. Mais leur caractère officiel en faisait de véritables titres,

et le Syndicat s'en prévalut dans la suite au cours des difficultés qu'il eut avec la Compagnie.

Il était impossible, à toute personne quelque peu au courant des affairés de la Société des Houillères, de ne pas remarquer la légèreté avec laquelle avaient été rédigés des documents d'une Pareille importance. La lettre du direc-

teur à M. Laur fait allusion à un procès pendant au sujet des concessions de Couzen et des Combes et Égarande : or,

l'indemnité due par la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée pour la concession de Couzon était réglée, depuis le

25 janvier 1848, par une convention conclue entre la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée et les concessionnaires ; et le procès en cours né concernait que Combes et Égarande. Elle mentionnait, parmi lés concessions promises aux mineurs, celle de Gravenand qui, loin d'appartenir entièrement à la Société des Houillères de Rive-deGier, était la propriété d'une société divisée en 64 parts, dont la Société des Houillères de Rive-de-Gier ne pos-

sédait que 34, amodiées d'ailleurs pour quinze

ans',

depuis 1883, à MM. Debuit frères et Raymond, proprié-

taires d'autres parts de cette Société. La proposition soumise par le conseil à l'assemblée générale, et votée

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par elle, mentionnait toujours Grayenand ; mais la Cappe

n'y figurait plus, et ,à sa place se trouvait Pic-Pierre,. nom d'un quartier de la concession déjà nommée des: Combes et Égarande, et non d'une concession distincte. Enfin, les deux documents portaient promesse de cession de la concession. de Collenon, qui se trouvait amodiée et en exploitation !

On voit que la promesse de cession, dans les termes où elle était conçue, par deux documents non concordants et présentant tous deux- des inexactitudes, était grosse de difficultés juridiques. Mais les mineurs, en possession de ces titres, entendaient s'en prévaloir de suite. 'Dès le 11 septembre, le secrétaire du syndicat adresse à l'ingénieur des Mines une lettre portant déclaration d'ouverture de travaux dans la concession du Reclus, et, le 25 septembre, une lettre portant déclaration d'ouverture de travaux dans Celle de la Montagnedu-Feu ; et l'exploitation est aussitôt entreprise. Au Reclus, trois fendues sont ouvertes sur les affleurements

de la Grande Couche ;. dont deux, ne rencontrant que de vieux travaux, sont bientôt abandonnées, mais dont la troisième, baptisée du nom de la généreuse donatrice, Mme Arnaud de l'Ariège, devient le siège d'une exploitation assez importante ; à la Montagne7du-Feu, deux anciennes fendues .sont reprises: l'une (fendue Dumas) est vite abandonnée; mais l'autre (fendue des Peupliers) se poursuit avec assez d'activité.. Le 23 septembre, le nombre d'ouvriers syndiqués occupés à ces travaux est de 11 ; le 26 novembre, il est de 47 ; et, le 5 janvier 1887, il atteint 59.

Une telle précipitation n'était pas pour plaire à la Société de Rive-de-Gier ; et, dès le 28 septembre 1886,

malgré la clause de la lettre de M. Raveaud à M. Laur, spécifiant que les ouvriers pouvaient « dès aujourd'hui pénétrer dans les travaux et prendre leurs dispositions