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Annales des Mines (1896, série 9, volume 9)

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ÉTUDE ADMINISTRATIVE

SUR LES MINES DE RANCIE

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du lieu et la. vendent à tous ceux qui en voudront audit prix de 8 deniers, leur permettant néanmoins de prendre pour le port de ladite mine, du minier jusques au lieu, 5 deniers, monnaie courante, par quintal, qu'ils pourront vendre à 16 deniers dans ladite vallée et non à plus haut prix. Que si quelqu'un est surpris à la vendre plus cher, il sera. condamné à l'amende de 10 livres applicables audit seigneur comte. .»

Il faut retenir de la lecture de ce document qu'il est, comme je l'ai dit plus haut, une sorte de prototype de ceux qui l'ont suivi, y compris le dernier, de 1833, remplacé tout récemment dans des vues nouvelles, comme on le verra plus loin. L'introduction du prix maximum doit attirer particulièrement l'attention. Les conventionnels de 93 devancés par le corde de Foix !... La préoccupation des poids justes, de la qualité du minerai à assurer, est aussi caractéristique. On peut se demander tout de. suite si les préoccupations du bon sénéchal avaient

rencontré des moyens efficaces pour combattre les abus signalés. A cet effet, franchissons les siècles et rappelons un fait: du 14 juin au 21 juillet 1889, on a dû suspendre toute extraction à Rancie, pour nettoyer et purifier les stocks des argiles qu'ils renfermaient et qui les rendaient absolument invendables. La Société métallurgique de l'Ariège, seul consommateur actuel, avait fini par se fâcher

tout de bon, et refusait tout minerai jusqu'à meilleures de jeter énergique cependant teneurs. Le remède le minerai par la montagne en bas, bien qu'il fût déjà, en 1414, anciennement pratiqué, n'a donc pas déraciné la fraude. Et, cependant, disons-le en passant , les États de Foix

en avaient trouvé un autre plus héroïque encore. Sur la requête de cette assemblée, nous voyons le roi de France, siégeant en son Conseil, prescrire aux jurats, par une ordonnance du 18 mars 1719, de ne plus jeter simplement le minerai par la montagne, mais « de le faire enterrer » !

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Et les choses continuèrent ainsi à travers les siècles. Revenons au xve.

Divers actes confirmatifs et réglementatifs des rois de Je passerai rapidement sur les lettres patentes de Gaston IV (1437) qui reproduisent, Pour assurer la Perception de la leude, l'ordre formel de passer par le pont de Vicdessos; sur celles de Henri IV (1610), de Louis XIII (1611), de Louis XIV (1659), confirmant, après la réunion du comté de Foix à la couronne, les immunités anciennement accordées, etc... Mentionnons cependant un jugement du 17 septembre 1680 des commissaires en la réformation des domaines de la généralité de Montauban, qui, sur la plainte dés maîtres de forge alimentés par Rancié et des voituriers, autorise la descente du minerai, contrairement aux lettres patentes de G'aston IV,par tous les chemins. France.

Mais ce n'est pas tout de faire des règlements,

de

promulguer des ordonnances, de fixer des prix maxima, des chemins à suivre ou à délaisser, il faut veiller a l'exécution. Les .mineurs connaissent, pratiquent surtout, en fait de loi, celle de l'offre et de la demande avec .apreté. Soumis à l'insignifiante surveillance de leurs jurats, gens sans prestige pris parmi eux, ils sont, en fait, livrés à eux-mêmes. Depuis longtemps les 8 deniers

par quintal sont dépassés. Il est curieux de voir l'autorité centrale vacillante, tiraillée entre les mineurs, d'une part, les maîtres de forge, de l'autre, tantôt consacrer, de la part des premiers, les empiètements qu'elle ne peut empêcher, tantôt descendre dans des détails incroyables P°' r y mettre un terme. En vain les États de Foix ont, en 1696, fixé un nouveau maximum (4 sols les 150 livres), en vain ont-ils déterminé les heures auxquelles les voituriers de la vallée pourront venir charger (avant 9 heures le 'matin, et après 2 heures de l'après-midi, l'intervalle