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Annales des Mines (1889, série 8, volume 15)

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

dans les terrains alors vagues, provenant de l'ancienne pépinière du Luxembourg, situés en contre-bas entre les rues d'Assas et l'avenue de l'Observatoire, à l'emplace-

Les élèves qui formaient l'effectif de l'École au moment de la guerre avaient dû aller remplir leurs devoirs militaires sans se préoccuper des obligations scolaires qui pouvaient leur rester. Plusieurs le firent avec éclat. Deux furent décorés au siège de Paris : MM. Amalric, externe de 3° année, comme capitaine de la mobile du Tarn; Pélissier, externe de 2' année, comme lieutenant à l'artillerie de la garde mobile de la Seine. Deux furent tués à l'ennemi : Coste, sujet très distingué, élève externe de 3° année, sergent aux éclaireurs de l'armée du Nord, tué à la bataille d'Amiens ; Laval, élève libre des cours préparatoires, tué à la bataille du Mans. Rigaud, élève externe de 20 année, lieutenant à la mobile de Maine-

ment occupé aujourd'hui par le petit lycée Louis-leGrand. L'autorité militaire prit livraison d'une première partie de la poudrière à la fin de septembre ; celle-ci lui fut

remise en entier à la fin de novembre; le service de l'artillerie en fit un usage très actif. Du 9 au 21 janvier, un assez grand nombre d'obus tombèrent dans les environs

immédiats de la poudrière et même directement sur elle (*), sans qu'elle en ait souffert. Le 24 mai, les fédé-

rés, avant de quitter le quartier du Luxembourg, voulurent faire sauter la poudrière en plaçant des barils de poudre entre son recouvrement en terre et pavés et sa couvertUre en charpente, et en essayant de mettre le feu aux bois d'étançonnage de la galerie tournante qui servait d'accès. Une violente explosion, qui brisa, entre onze heures et midi, les vitrages et même les fenêtres et les portes intérieures du quartier dans une zone assez éten-

due, avait fait croire qu'ils avaient réussi; il n'en était rien fort heureusement, pour l'École en particulier ; toutes les caisses de munitions laissées dans la poudrière y fu-

rent retrouvées intactes, et l'on put sans peine pénétrer

dans l'intérieur de la poudrière pour les enlever, au

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et-Loire, fut blessé d'un co.up de feu le 4 décembre 1870, à Cercottes, amputé de la jambe gauche, et succomba, le 24 décembre, à Orléans. Andrieux, major des élèves ex-

ternes de 20 année, mourut de la fièvre typhoïde à Belfort. Dunand, externe de 3° année, eut l'humérus frac-

turé d'un coup de feu à la bataille de Saint-Quentin. Une plaque de marbre a été posée à la bibliothèque de l'École en mémoire de Coste, Rigaud et Andrieux, au milieu du noble obituaire qu'une pieuse tradition y a créé pour les ingénieurs du corps des mines morts dans l'exercice de leurs fonctions (*).

début de juin (**). (') On a pensé que les Prussiens avaient eu connaissance de l'établissement de cette poudrière et que de là venait l'abondance des obus tombés dans le voisinage et dont l'École avait failli particulièrement souffrir, nonobstant les deux drapeaux de la croix rouge qui flottaient à ses paratonnerres à, raison de l'ambulance qu'elle abritait. (**) M. Maxime du Camp (Convulsions de Paris,. t. I, p. 205) a mentionné, incidemment il est vrai, que la poudrière du Luxem-

bourg avait sauté. M. Et. Dupont y pénétra le 6 juin avec les généraux de Berckeim et de Rivière. Il a pu constater les faits que nous rappelons d'après les notes qu'il a bien voulu nous communiquer.

(*) Figurent dans cet obituaire par ordre de date Malinvaud, entré à l'École des mines en 1828, mort des suites de blessures reçues dans les mines en 1837;

Flulot d'Osery, entré à l'École en 1839, tué au cours d'une mission scientifique dans l'Amérique du Sud en 1846; Famin, entré à l'École en 1859, tué dans une descente par un puits au cours d'une visite de mine en 4 863 ; Choulette, entré à l'École en 1865, mortellement blessé au siège de Belfort en janvier 1871

Roche, entré à l'École en 1874, massacré avec la mission

Flatters en avril 1881; Bonnefoy, entré à l'École en 1875, tué par un coup de grisou aux mines de Champagnac le 28 mai 1881.