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Annales des Mines (1889, série 8, volume 15)

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L'ÉCOLE DES MINES DE PARIS.

NOTICE HISTORIQUE.

nances n'étaient pas gens à se soucier des vues des Trudaine à cet égard. D'ailleurs, l'institution des concessions et l'administration technique des mines avaient échappé au contrôle général des finances pour passer au département spécial créé, en 1764, pour Bertin. Lorsque Bertin quitta, en 1763, le contrôle général des finances, on voulut, en effet, lui constituer un département ministériel (*) qu'on composa par la réunion de divers services enlevés à d'autres départements ; l'agriculture et les mines furent ainsi retirées à l'intendant des finances chargé des recettes générales. Mais le département des finances conserva le service et l'inspection des forges et usines à raison des droits sur la marque des fers et autres, et par suite continua à exercer une inspection sur les mines, plus fiscale il est vrai que technique. Le département de Bertin avait, au contraire, à s'occuper de l'institution des concessions et de leur exploitation à un point de vue purement administratif et technique. Jars était mort ; Guillot-Duhamel était passé au service du duc de Broglie pour le compte duquel il dirigeait

missaire et continua à l'employer pour le service du commerce, Bertin attacha Monnet, sous son autorité, au service des mines, en juin 1772, mais tout d'abord par simple commission (*). Plus tard, par brevet du roi du 17 juin 1776, contresigné par Bertin, Monnet fut nommé inspecteur général des mines du royaume (**), étant ainsi le premier dans notre histoire moderne auquel ce titre fut attribué, bien qu'avec des fonctions peu définies encore et

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des forges dans le Limousin. Sur la recommandation de Tru-

daine de Montigny, qui employait Monnet comme com-

(*) Ce fut sous le ministère Bertin, qui dura de 1764 'a 1781, et sous ses auspices, que Guettard (né en 1715, mort en 1786, membre de l'Académie des sciences depuis 1743) entreprit sur le ter-

rain, dès 1767, des reconnaissances dans le but de publier un atlas minéralogique de la France. En 1772, Lavoisier (V. Grimaux, Lavoisier) fit à Bertin des propositions pour la continuation et la publication de ce travail. Ce fut Monnet qui sut, en 1777, obtenir de Bertin cette autorisation et publia le travail dans les conditions signalées à la note 2 de la page 444. On ne peut que regretter que Guettard, apparemment découragé et dégoûté par les procédés de Monnet, ait renoncé à continuer ces études. L'intelligence avec laquelle il avait su entrevoir la continuité et la superposition, permettaient de bien augurer de leurs résultats (V. Dufrénoy et Elle de Beaumont, Explication de la carte géologique, Introduction).

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assez différentes de celles qui devaient être données par la suite aux fonctionnaires de l'administration des mines ("). Ultérieurement Bertin donna à Monnet un collègue en la personne d'un sieur Jourdan, de Lyon (****) qui, s'il fallait en croire Monnet, aurait été le plus singulier choix qui se pût faire (*****). Jourdan, qui résidait plus spéciale(*) Monnet (ms : Etat des mines) nous mentionne un brevet du roi du 18juillet 1772, à lui délivré, pour visiter les provinces du Limousin, Auvergne, Bourbonnais, Berry, Bourgogne, FrancheComté, Champagne, Lorraine et Alsace. (**) Ce n'est que clans 1 'Almanach royal de 1778 qu'apparais-

sent pour la première fois les inspecteurs généraux des mines; on ne peut douter toutefois de la date de nomination de Monnet, qui a reproduit son brevet dans un de ses manuscrits. (**") Monnet nous apprend (ms : Essai historique sur les mines) qu'il recevait pour le service des mines, sous Bertin, 2.500 livres d'appointements et1.200 livres pour ses frais de voyage; de Trudaine, qui l'avait conservé concurremment pour le service des forges, il recevait, en outre, 1.500 livres d'appointements et 1.200 pour frais de voyage. (****) L'Almanach royal pour 1778 l'appelle Jourdan de Montplaisir. (*****) Suivant Monnet (même ms), Jourdan, qui n'était du reste attaché qu'au département de Bertin, aurait été un ancien capitaine de corsaires, dont toutes les connaissances en fait de mines auraient consisté à avoir vu les mines de cuivre de Chypre pendant une relâche. Monnet l'accuse aussi d'avoir présenté comme sa femme une jeune fille que, dans son précédent état de corsaire, il aurait enlevée en Sicile. Jourdan a été relevé de ses fonctions d'inspecteur général à la chute de Bertin, en 1781.

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