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Annales des Mines (1881, série 7, volume 20)

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  • LES LABORATOIRES

conquêtes et où les savants français tiennent incontestaNem eut la première place. Rivot s'est à la fois signalé comme chimiste, comme métallurgiste et comme ingénieur. Il a fait de nombreux voyages et publié des études sur les gîtes métallifères, la préparation mécanique des minerais et leur traitement ; il a dirigé lui-même l'exploitation des filons de Vialas (Lozère),

découvert leur prolongement dans le Rouvergue et laissé sur ces mines une monographie des plus remarquables. Il a écrit sur la métallurgie du cuivre, du plomb et de l'argent deux volumes pleins d'enseignements, où il examine en détail les principales méthodes de traitement des minerais et en fait connaître les avantages et les défauts, sans manquer de tenir compte des circonstances particulières où elles sont employées. Il a proposé lui-même pour les minerais d'or et d'argent de l'Amérique, de composition très complexe et rebelles aux procédés antérieurement essayés, une méthode nouvelle de traitement, dont sa mort est malheureusement venue interrompre la mise en pratique industrielle. Rivot a introduit dans l'analyse chimique un assez grand nombre de procédés nouveaux de séparation et de dosage. Beaucoup d'autres, précédemment suivis, ont été par lui plus ou moins modifiés. Il a donné, dans son traité de Docimasie, l'ensemble des résultats auxquels il était parvenu, en utilisant les exeMples si nombreux et si variés que lui fournissait l'analyse des échantillons présentés au bureau d'essai. Les méthodes qu'il a adoptées ne sont pas tou-

jours les plus rapides, mais sont ordinairement d'une exécution assez simple; elles n'exigent l'emploi, ni de tours de main personnels, ni de dispositions spéciales d'appareils, et peuvent être appliquées dans tous les laboratoires d'ingé-

nieurs. D'ailleurs Rivot, dans son ouvrage, a pris soin de discuter de près chacune d'elles et de faire ressortir les causes d'erreur qu'elle comporte. On lui a même

DE L'ÉCOLE NATIONALE DES MINES.

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quelquefois reproché d'avoir poussé trop loin la sévérité de ses appréciations et d'avoir par là inspiré aux jeunes gens une défiance excessive à l'égard de l'analyse chimique. Mais en réalité il ne cherchait qu'à leur bien montrer à quel

prix s'obtient l'exactitude des résultats. Je ne poursuivrai pas plus loin cette revue historique des principaux travaux des ingénieurs qui ont dirigé les laboratoires de l'École des mines, ne voulant point parler de l'oeuvre des successeurs vivants de Rivot. Ce qui précède suffira, je pense, à montrer l'exactitude de ce que j'ai dit au début sur le caractère particulier de ces travaux. L'instruction puisée à l'École, le commerce fréquent des autres

ingénieurs, plus ou moins activement mêlés à l'industrie, le désir de contribuer eux-mêmes à l'avancement des sciences et des arts qu'ils voient cultiver autour d'eux, tout les conduit à donner un but pratique à leurs études plutôt qu'a se livrer aux spéculations de la science pure.