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Annales des Mines (1879, série 7, volume 15)

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REVUE DE MINÉRALOGIE.

niais à la lumière d'une bougie, les unes paraissent d'un rouge foncé, les,autres perdent leur coloration et deviennent d'un vert très-pâle, teinté de rose ; d'autres enfin n'éprouvent pas de changement.

Cristaux à formes limites. J'ai insisté, dans un travail publié dans ces Annales (tome X, 7e série, 1876), sur l'existence de substances fort nombreuses dont le réseau cristallin, sans posséder la symétrie caractéristique d'un système, a du moins une forme primitive très-voisine de celle qui possède cette symétrie. J'ai cherché à expliquer théoriquement les propriétés, de ces substances cristallines, et à y rattacher les phénomènes de polysymétrie et de polyédrie, ainsi que certaines anomalies optiques. Depuis la publication de ce travail, de nombreux

mémoires ont paru, en France et à l'étranger, sur le même sujet; non-seulement le nombre des substances à formes limites a été ainsi augmenté, mais il me semble que les conclusions auxquelles

j'étais arrivé en ont été confirmées. M. Émile Bertrand (i) a décrit des cristaux de leucophane, qui ont été étudiés optiquement par M. P. Groth. Ces cristaux sont clinorhombiques avec une pseudosymétrie quadratique a

Angle des axes xz

14284 : 1 0,9974.

90° approximativement.

Deux cristaux, ayant même axe vertical, se pénètrent en se croisant à angle droit. Les plaques minces, découpées perpendiculairement à la hauteur, sont composées de quatre secteurs limités par les diagonales. Deux secteurs opposés s'éteignent en même temps dans la lumière polarisée. Les directions d'extinction de deux secteurs juxtaposés font entre elles des angles de Ir environ. On voit, sur la photographie jointe au mémoire, que les plages qui s'éclairent et s'éteignent d'une manière nette entre les nicols croisés sont uniquement celles qui avoisinent les diagonales de la lame,

Tout le reste demeure à peu près obscur d'une manière permanente. C'est un phénomène identique à celui Que j'ai signalé dans l'apophyllite, et qui est dû à un mélange des deux réseaux croisés à angle droit. Il est évident que le mélinophane, que l'on considère

comme quadratique, et qui, ayant la même composition que le leucophane , n'en diffère réellement que par la forme cristalline, (1) C. R. Octobre 1876 et Zeit. fitr Kr., 11, 2, 1878.

PROPRIÉTÉS 'PF1YSIQUES DES MINÉRAUX.

267 ne doit plus être considéré que comme une variété de leucophane dans laquelle le mélange des réseaux croisés est plus parfait. En effet, M. Bertrand (1) a pu meSurer la forme cristalline du mélinophane, qui est un prisme carré pour lequel a: c =_1 : o,65811. En

doublant l'axe vertical on trouve a: c = i :1,3).6. Si l'on prend pour axe vertical du leucophane l'axe perpendiculaire aux deux axes presque égaux, on a a:c= 1 :1,313, c'est-à-dire presque les mêmes nombres que pour le mélinophane.

M. Émile Bertrand (2) a trouvé, dans un échantillon de leadhillite provenant de Leadhill, des cristaux blancs ou légèrement gris à une extrémité, ayant deux axes optiques écartés de 2 l'; verts et uniaxes à l'autre extrémité. Un autre cristal, du même échantillon, montre au milieu une partie grise biaxe, terminée aux deux extrémités par des pointements verts et uniaxes à trois faces. Une mince lame de clivage montre au centre une partie biaxe, aux extrémités une bordure uniaxe. Si l'on se rappelle que la suzannite rhomboédrique a la même composition (3Pb00O2. Pb0S03) que la leadhillite qui cristallise en prisme rhomboïdal droit voisin de 120°, on n'hésitera pas à voir dans le fait signalé par M. Bertrand la preuve que la suzannite n'est qu'une variété de leadhillite dans laquelle les croisements ternaires du réseau rhombique sont devenus absolument intimes.

Cette conclusion est confirmée par la comparaison des paramètres des deux substances. On ,a pour la,suzannite : a:h -= 1 : 2,2124,

et pour la leadhillite a: h: e =11,5723 1 : 1,2626,

01.1, si l'on considère le cristal comme rigoureusement hexagonal a:h -= 1 : 2,208.

Il faut ajouter enfin que dans chacune des deux substances existe un clivage facile perpendiculaire à l'axe ternaire ou pseudoternaire.

M. Émile Bertrand cite (3) des cristaux de 'rubis corindon, provenant de Battambang (Siam), qui offrent des écartements d'axes optiques très-variables, depuis la simple dislocation de la croix jusqu'à un angle de 58' dans l'air, et offrant alors les phénomènes des cristaux à deux axes avec une parfaite régularité. C. R. 9 oct. 1876. C. R. 4 févr. 1878. Bull. Soc. min., 1, n° 5.