Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 375]

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SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

les qui se dessinent sur de grands espaces et dont fallait qu'il tranchés

caractères sont nettement que ce canevas fût divisé en parcelles départementales; enfin qu'il fallait que ces parcelles fusdétails sent étudiées séparément dans tous leurs d'une carte et que chacune d'elles devînt l'objet échelle assez grande spéciale, exécutée sur une pour que toutes les modifications qui changent gîtes imsouvent l'aspect des terrains et tous les représentés. pussent être portants de minéraux y C'est encore à M. Brochant de Villiers que l'on doit l'idée première de ces sertes de monographies géologiques, et c'est aussi sous sa direction qu'elles ont été commencées. Touchant à l'âge où beaucoup d'hommes commencent à sentir le besoin du repos, il avait conservé toute la vigueur de son esprit ; ses forces physiques ne paraissaient point altérées. Une certaine disposition à la surdité, disposition autrefois légère,.mais qui devenait plus forte à mesure qu'il prenait des années, était la seule trace que le temps parût avoir laissée sur lui de son passage. il Par un second mariage contracté en 18o5 , à

avait lié son sort à celui d'une femme digue, et tous égards, d'être sa compagne (I). Un fils avait de cette union. Il une fille étaient provenus donc trois enfants; et, dans chacun d'eux, il avait eu le bonheur de voir naître et se développer les sentiments élevés dont lui-même il était pourvu. Heureux époux, heureux père, entouré de l'estime publique, arrivé au premier rang du corps auquel

il appartenait, classe parmi les intelligences d'élite, il jouissait , on peut le dire de la plupart des sa(1) Madame Anne Flore DeSavenelle de Grand-Maison,

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tisfactions que l'homme peut désirer quand il arrive au déclin de sa vie. Dans la première moitié de l'année i838, une maladie des plus graves est venue le saisir au milieu

de toutes ces prospérités. Les progrès en ont été lents, mais incessants, mais cruels , et le 16 mai 184o elle à tranché le fil de ses jours. La religion, dont il avait toujours observé les préceptes et suivi les inspirations, l'a consolé pendant ses longues souffrances, l'a soutenu quand est venue sa dernière heure : sa vie avait été chrétienne, sa mort ne pouvait pas manquer de l'être aussi.

M. Brochant de Villiers possédait es précieuses qualités qui commandent l'estime et déterminent l'affection. Sou caractère offrait un heureux mélange de douceur et de fermeté ; son humeur était d'une égalité parfaite. Doué d'une imagination féconde ét d'un esprit enjoué , il trouvait sans les chercher ces mots piquants, ces aperçus ingénieux qui donnent un tour aimable à la conversation et la raniment quand elle devient languissante. Son style était abondant et facile. Peut-être n'y trouve-t-on pas toujours une concision suffisante, mais on ne saurait y désirer ni plus de souplesse ni Plus de clarté. Il s'était occupé, non sans quelques succès, de la décoration des édifices et de l'arrangement des jardins. Son habitation de Villiers témoigne de son expérience et de son goût dans ces deux arts, d'un ordre assez inférieur il est vrai , mais qui touchent de près cependant au grand art de l'architecture.

Cette habitation qu'il tenait de ses pères et