Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 353]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

Il fut d'ailleurs placé de bonne heure au coliége de Juil ly, que dirigeait la savante congrégation des .oratoriens. Les fortes études humanitaires qu'il fit souk la direction dé ces Maîtres habiles lui donnèrent uh goût prononcé pour la littérature et un tact remarquable pour en juger les productions. Ce fut d'eux aussi qu'il reçut les premières notions des sciences, particulièrement des sciences relles dans lesquelles l'avenir lui réservait natugrands succès.

de si

En 1791, n'étant âgé que de 19 ans, il fit un

voyage en Alleinagne. C'est dans ce pays classique de la minéralogie que sa vocation pour cette science se déclara. Revenu en France en 1792, il Se proposait d'entrer à l'école des mines de Paris. Les circonstances, on va le voir, s'opposèrent à l'accomplissement immédiat de son projet. Quelques détails sur ce que le service des mines était avant la révolution de 1789 sont ici tout à fait nécessaires. Les gîtes de substances minérales que le sol de la France recèle Ont été de tout temps l'ouillés mais l'art de les bien exploiter resta longtemps à peu près inconnu parmi nous. Objet des froideurs du pouvoir, cet art, dont tout le monde aujourd'hui comprend si bien l'utilité, n'avait point autrefois de place dans l'enseignement public. Louis XVI en fut le premier protecteur. Par un arrêt de son conseil en date du ni mars 178 , ce prince créa quatre inspecteurs des mines ayant mission expresse de visiter, chacun dans son ressort, toutes les exploitations du royaume et de veiller à ce qu'il fût remédié promptement aux tra;

SUR 1H. BROCHANT DE VILLIERS.

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Vaux défectueux, particulièrement à ceux qui mettraient en danger la vie des ouvriers. Par un autre arrêt daté du 19 mars 1783 , il institua une école des mines , à l'instar, disait-il de celle qui, sous le règne de son prédécesseur,

avait été fondée avec succès pour les ponts-etchaussées.

L'école dont la France fut ainsi dotée avait son siége à l'Hôtel des monnaies de Paris. Deux professeurs y devaient être attachés : l'un pour la chimie, la minéralogie et la docimasie , l'autre pour la physique, la géométrie souterraine, l'hydraulique et l'exploitation proprement dite. Les élèves, dont le nombre n'était pas limité, pouvaient, après trois ans d'étude et lorsqu'ils feraient preuve de capacité, être admis au grade de sous-ingénieur. Les places d'inspecteurs et de sous-inspecteurs devaient leur être exclusivement réservées.

L'institution dont ces deux actes souverains contenaient le germe prit, en peu de temps,

par le mérite des hommes qui lui vinrent en aide, une consistance dont le monarque dut être satisfait.

En 1788 la tête du corps et l'école étaient composées de la manière suivante Le baron de Dietrich, auquel on doit l'ouvrage intitulé : Des ,..étes minéraux de la France,

était commissaire du Roi à la recherche des mines.

Les inspecteurs, qui, dès lors, avaient reçu le titre d'inspecteurs généraux étaient au nombre de cinq, savoir

Monnet, auteur d'un traité sur l'exploitation des mines.