Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 289]

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ROCHES ET MINÉRAUX

discernables, j'ai dei employer le procédé de la distillation et doser directement l'eau , plutôt que de la déterminer par la perte an feu. Il est vrai qu'en distillant dans une petite cornue en verre, on rte peut pas chauffer aussi haut que dans unà creuset de platine, et qu'alors on est exposé doser l'eau un peu trop bas; mais pour des essais ce mode est suffisamment exact. J'ai fait des essais sur trois échantillons provenant des localités les plus célèbres le premier, venant de Dudley (dans le Straffordshire), était verdâtre, et présentait une apparence de lamellosite ; par son aspect général il ressemblait un peu à certaines variétés des Féroë; à la distillation j'en ai obtenu 3 p. 0/0 d'eau. Un autre échantillon provenant de l'île de Staffa (en Écosse) m'a donné 4,15 p. ofo d'eau. Un troisième fragment détaché de la chaussée des Géants (en Irlande) m'a fourni 3,25 p. oto. Ces deux derniers morceaux avaient une structure à petites lamelles, et leur couleur était d'un noir plus foncé, moins verdâtre que les trapps des Féroë ; cette variation dans la couleur me paraît de due à la présence d'une moins grande quantité remarquerai ici que dans feldspath labrador. Je la quantité d'eau dégagée par ces trapps il y en a d'un tiers à la moitié qui se dégage an-dessous de 200 00 .2500, et que le reste ne se dégage qu'a une

chaleur voisine du rouge : en général cette eau jouit d'une propriété faiblement alcaline, qui paraît due à une très-pelite quantité de matière ammoniacale. En résumé les trapps d'Écosse et d'Irlande sont formés d'un élément feldspathique qui est du labrador,.et d'un deuxième élément ferrifère , a liaquable par les acides , et qui, au moins ,dans plu-

DES ÎLES FÉROE.

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sieurs de ces roches, est combiné avec une certaine quantité d'eau; ils paraissent donc analogues aux trapps des îlesféroë, mais l'identité ne pourrait être constatée que par une analyse complète. Avant de passer à la description des minéraux 2anastulas qu'on trouve aux lies Féroë, je vais ajouter ici des :och. quelques observations générales sur la composition chimique et minéralogique des roches. Quand on examine les éléments essentiels dont sont composées les roches qui successivement ont fait éruption à la surface de notre globe, on reconnaît que

ces éléments sont en très-petit nombre et se réduisent à ceux-ci : les diverses espèces du genre feldspath, le quartz, le mica et le talc, l'amphibole , le pyroxène, et enfin les trois minéraux

essentiellement magnésifères , la serpentine, le diallage et l'hypersthène. Dans toutes les roches, les plus anciennes comme les plus modernes, il y

a toujours un élément feldspathique, qui varie

d'une roche à l'autre, tais sans que la loi de cette variation soit encore bien connue. Le quartz ne se montre comme élément constituant que dans les roches les plus anciennes de la série ; il a dis-

paru dès une époque très-reculée, et on ne le

voit reparaître dans aucune des matières ignées qui se sont produites plus tard; de sorte que l'on pourrait diviser les roches en deux grandes classes, les -roches anciennes contenant du quartz libre, et les roches modernes ou privées de quartz. Les premières sont caractérisées par l'état de fusion pâteuse; elles étaient assez molles pour s'injecter par

des fentes, et s'épancher sous forme de champignons ou de dômes aplatis; mais elles n'étaient point assez fluides pour former des coulées. Les roches de la deuxième classe Se présentent au con-