Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 149]

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

Lorsque j'eus été conduit, par la discussion direetcs sur les

d'un

grand nombre de phénomènes métallurgipropnetes reExpél..iences

ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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Nous avons fait passer un courant d'oxyde de

ductives de Fr- atPeS , à cette explication si simple et si naturelle

carbone sur divers corps oxydés placés dans un tube

es phénomènes de la cémentation je .compris que, pour la rendre inattaquable, il restait encore à démontrer par des preuves directes, l'une des

nous pouvions au besoin développer la température

'cycle de carbone.

propriétés que j'ai admises comme point de départ de ma théorie, et la seule sur laquelle l'expérience . n'eût pas encore prononcé, savoir : que l'oxyde de carbone réduit tous les corps oxydés jusqu'à présent signalés comme réductibles par le carbone. N'ayant pas alors de laboratoire à ma disposition,

je m'adressai à mon ancien camarade d'études, M. Laurent, qui, accueillant mes idées, voulut bien m'aider à les soumettre à l'expérience. Le succès des premières recherches faites dans le laboratoire de M. Laurent nous inspira .bientôt le désir d'en étendre le plan et de les répéter sur une plus grande échelle. Nous parvînmes à notre but, grâce à l'appui bienveillant et aux encouragements

de toute espèce que nous trouvâmes auprès de MM. Brongniart, Dulong et Dumas, qui, pendant

plusieurs mois, voulurent bien mettre à notre disposition les fourneaux et le laboratoire de la manufacture royale de Sèvres, ainsi que l'un des laboratoires de l'École Polytechnique. C'est pour moi un devoir de leur témoigner ici de nouveau toute ma reconnaissance. Les résultats de ces recherches ont été publiés dans un mémoire que M. Laurent a rédigé , en notre nom commun, et qui a été inséré dans les

Annales de chimie et de physique (i). Se n'en donnerai donc. ici qu'un résumé très - sommaire. (1) A anales de chimie et de physique. Tome 65, p. 403.

de porcelaine, enduit intérieurement d'un vernis siliceux, et placé dans un petit fourneau à vent, où

d'un essai de fer ; tous les corps connus pour être réductibles par cémentation, tels que les oxydes de

fer, de nickel, de cobalt, de tungstène, etc. ; les

sulfates de baryte et de chaux, etc, que nous

avons soumis à cette expérience , ont été complétement réduits par l'oxyde de carbone : au contraire, n'a point exercé d'action appréciable sur les oxydes de cérium, de chrôme, de titane, etc., qui ne peuvent être désoxydés par cémentation lorsqu'on les emploie en fragments d'un volume notable. Nous voulûmes ensuite soumettre la théorie nouvelle à une vérification plus frappante encore, et qui n'exigeât pas un appareil aussi compliqué que celui que je viens de rappeler. Cette seconde expérience est même assez piquante pour être répétée dans les cours de chimie expérimentale, et pour caractériser le mode d'action du carbone solide sur les oxydes. Si, comme je l'ai admis dans ma théorie de la cémentation, l'influence du contact des solides est négligeable dans la réduction au creuset brasqué, cette réduction doit se produire également lorsque ce contact n'existe pas. Par conséquent, lorsqu'on chauffe dans une même enceinte du carbone et de l'oxyde d.e fer, par exemple, on aura à constater ce curieux phénomène de deux corps qui, inaltérables lorsqu'on les soumet séparément à l'action d'une haute température , semblent réagir directement l'un sur. l'autre lorsqu'on les met en pré-