Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 93]

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ACCIDENT DANS LE HAUT-FOURNEAU

grande partie du minerai se trouvait réunie sur le pourtour de la cuve. Lat formation .,de cette zone de minerai était due évidemment à la trop brusque augmentation du diamètre intérieur du haut-fourneau au- dessous de l'espace annulaire. C'était un résultat inévitable de l'éboulement que subissait chaque charge en quittant le manchon cylindrique pour atteindre les parois coniques de la cuve. D'ailleurs l'appareil à air chaud n'était pas complet ; l'air lancé dans le haut-fourneau ne pouvait, dans aucun cas, d'après la disposition du four, être chauffé autrement que par la flamme provenant de la combustion des gaz du gueulard; de sorte que, quand ces gaz devenaient moins abondants par suite d'un dérangement du haut-fourneau, la température de l'air éprouvait des variations qui s'opposaient à la reprise d'une

DE VANVEY (CÔTE-D'OR ), ETC.

projection des matières contenues dans le creuset

ne soit due uniquement à la chute, sur le bain de fonte et de laitier, d'une forte masse de minerai qui n'était pas encore privé d'eau. Une voûte s'était formée dans l'intérieur du hautfourneau, et il devait exister au-dessous un vide considérable, puisque après l'accident la masse du charbon et du minerai contenue dans la cuve s'est

tassée de manière à présenter au gueulard une dépression de près de deux mètres de profondeur. On conçoit dès lors que la chute dans le creuset d'une grande masse de matières a pu en faire jaillir la fonte et le laitier, par l'effet de l'énorme pression qu'elle a produite, et de la for-

mation instantanée de la vapeur d'eau (1).

bonne allure. Le 24 décembre 134o , après un long embarras dans la marche du haut-fourneau , embarras qui s'était manifesté par de nombreuses intermit-

(1) L'emploi de l'air chaud dans les hauts-fourneaux est une amélioration d'une .grande importance , puisqu'il procure une économie notable dans la consommation du combustible qui était faite dans le roulement à l'air froid; mais l'air chaud exige ordinairement qu'on accélère la vitesse de la machine soufflante, qu'on modifie le mélange des minerais employés, ou la dose du fondant ajouté , et qu'on change am peu les dispositions de la cuve inférieure, en augmentant la largeur de l'ouvrage et en diminuant sa hauteur, pour que la température ne s'y élève pas à un trop haut degré. En outre, la température de l'air lancé doit, être en rapport avec la fusibilité

tences dans la descente des charges et par une grandie irrégularité dans la production journalière, la fonte et le laitier qui remplissaient le creuset ont été projetés subitement, avec une grande force, par l'ouverture de la tympe. Trois ouvriers qui s'occupaient des préparatifs de la coulée ont été grièvement 'atteints, et l'un d'eux a succombé à ses blessures. Le feu s'est en outre communiqué à la charpente de l'usine, et ce n'est qu'à grandpeine qu'on est parvenu à préserver de l'incendie la halle aux charbons. L'examen des faits qui ont précédé et suivi ce funeste accident ne permet pas de doutesr\-que la

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des minerais et la nature du combustible dont on fait usage. Les maîtres de forges qui adoptent l'air chaud, doivent donc, dès le commencement, étudier avec soin l'allure de leur haut-fourneau, afin d'introduire les modifications que ce changement majeur dans les conditions du roulement peut rendre nécessaires, et d'apporter