Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 182]

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DESCRIPTION GÉOLOC iQuE

DU Dlh'AUT1:MENT D'ILLE-ET-VILAINE.

parfaitement la disposition de ses couches. Ainsi, en procédant de haut en bas, on rencontre

siles , que sa texture fine et unie et les propriétés hydrauliques de sa chaux doivent faire regarder comme d'eau douce; enfin le troisième, d'un calcaire très siliceux, recouvrant les deux précédens, souvent parallèle aux dépôts de sable qu'on voit dans le voisinage, en sorte qu'il y aurait eu alter-

I° A om,p de profondeur, une terre végétale un peu calcaire

2° à irn,5o , une argile verdâtre 3° à 3r°,5o , un calcaire grossier ; 4. à 4-,50 , une marne argileuse renfermant quelques cristaux trapézoïdes de gypse 5° à 5°',5o , une marne blanche 6° à 8 mètres, un calcaire devenant de plus en plus dur; 7. à 9 mètres , une argile d'une époque postérieure a celle du bassin de Paris M. Blavier la croit contemporaine de cette dernière. 8° à 9°',3o, un calcaire marin en couches horizontales ; 9. à 9,5o , tin petit lit d'argile tendre ; o° à ior°,5o on calcaire très dur

t° à [4,5o , une argile d'abord jaunâtre, puis deve-

nant bleue , employée par les potiers, regardée à tort comme tertiaire , tandis qu'elle n'est que le résultat de la décomposition spontanée des schistes de "transition qui supportent le bassin calcaire que je décris , et constituent la majeure partie du sol du département d'Ille- et-Vilaine.

On trouve dans le calcaire marin des empreintes

de cônes, de nummulites, de calyptrées , de telunes, de cerites de milliolites et des oursins ; on a rencontré aussi dans quelques points de la strontiane sulfatée. On convertit ce calcaire en chaux ordinaire et hydraulique assez estimées : le combustible employé à cette opération est le bois. On remarque de la sorte trois dépôts successifs. Le premier composé de bancs, de dureté variable, d'un calcaire marin, coquillier grossier ( cerites , peignes , petoncles ;) le second, un calcaire com-

pacte, 'dans lequel on ne rencontre point de fos-

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nance et mélange parfois du calcaire grossier marin avec le calcaire d'eau douce ou marin. M. Desnoyers dit avoir reconnu, au sud-ouest de

Rennes, quelques lambeaux d'un terrain formé de couches marines et fluviatiles, très distinct autant par sa nature que par sa position, de ceux décrits dans son mémoire, et qu'il regarderait comme de l'âge des faluns, tandis que le calcaire grossier de la Chaussairie serait contemporain de celui de Paris. Un second dépôt de calcaire tertiaire, beaucoup moins étendu que le précédent,existe dans la com-

mune de Saint-Grégoire, à trois quarts de lieue au nord de la même ville, présentant des espèces intermédiaires en quelque sorte entre le dernier terrain marin du bassin de la Seine, et les terrains les plus récens, ou entièrement identiques avec ceux de nos mers et surtout des mers les plus voisines. Ce calcaire y passe fréquemment au calcaire sableux. Il est remarquable par la présence des glossopètres ou dents de squales ( squales cornubiens , ferox lamia de Blainville ) assez petites , qui s',y

trouvent par milliers , abondance qui ne peut

s'expliquer que par le grand nombre de dents qui garnissent une seule mâchoire de ces animaux, et par celle des côtes fossiles de mammifères marins (lamentins phoques, morses , dauphins) qui s'y trouvent dans une parfaite Conservation, mais le