Annales des Mines (1883, série 8, volume 2, partie administrative) [Image 36]

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CIRCULAIRES.

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quelquefois il les remplit tout entières. Suivant certains auteurs, il serait exbalé par les couches exploitées. Ce qui est certain, c'est que les incendies le produisent; enfin il peut avoir pour origine dos gîtes calcaires qui circonscrivent les couches houillères et communiquent avec les travaux par des

gène qui manque, de chercher à régénérer le sang et de faire que les globules qui ne sont pas encore complètement morts puissent de nouveau absorber de l'air et le porter dans l'organisme. » (Cl. Bernard.) i° On soustraira l'asphyxié à l'action des gaz délétères; on le transportera en plein air ou dans un lieu bien aéré.

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failles. Dans une mine du Gard, on a observé, non pas une explosion, mais une expansion de gaz carbonique qui a bouleversé les travaux et tué les ouvriers qui s'y trouvaient. A part ces cas exceptionnels, l'acide carbonique est un gaz qui, bien que dangereux, puisqu'il est irrespirable, produit peu d'accidents, parce que, grâce à son poids spécifique élevé, il occupo les parties basses, éteint les lampes et décèle ainsi sa présence. Les ouvriers le connaissent et s'en méfient. Fumées. — Quand un incendie se déclare dans une mine, la fumée envahit les travaux voisins et même quelquefois les travaux des étages supérieurs et inférieurs; elle est très dangereuse parce qu'elle contient presque toujours une forte proportion d'oxyde de carbone et tue très promptement les ouvriers qui la respirent. Travaux abandonnés. — L'air des travaux abandonnés est assurément fort dangereux; les animaux qu'on y plonge périssent rapidement. On a cru d'abord que c'était à la présence de l'acide carbonique qu'il fallait attribuer celte influence nocive : mais il paraît démontré aujourd'hui que cet air vicié est presque complètement privé de gaz oxygène, qui a été détruit par la putréfaction des matières végétales et animales. Coups d'eau. — A une époque déjà lointaine, les ouvriers mineurs étaient exposés aux accidents résultant des coups d'eau et notamment à l'asphyxie par submersion'. L'exploitation pénétrait dans de vieux travaux pleins d'eau, dont on ignorait l'existence ou tout au moins la position exacte; l'irruption de l'eau faisait alors, suivant sa masse, des dégâts plus ou moins terribles. Aujourd'hui que, dans toutes les mines, on possède des plans exacts des galeries et des travaux, ces accidents sont devenus très rares et ne seront qu'exceptionnellement observés dans la suite. Maintenant donc, il nous semble que l'asphyxie par submersion, grâce à la bonne tenue des exploitations, ne doit plus guère être rangée parmi les accidents des mines. Traitement de l'asphyxie. — Que l'asphyxie soit produite par le manque d'air, par la fumée, l'acide carbonique, etc., elle est toujours facile à reconnaître. Il y a cessation subite de la respiration, des battements du cœur, du mouvement et de toutes les fonctions sensitives; le visage se gonfle et se marque de taches rougeâlres, les yeux deviennent saillants, les traits se décomposent et la face est souvent livide. Quelle que soit la cause de l'asphyxie, elle réclame les mêmes secours immédiats. « L'indication à remplir dans le traitement de l'asphyxio est de fournir l'oxy-

2° On lui projettera avec force de l'eau froide sur la figure, comme on a coutume de le faire pour les personnes en syncope, afin de provoquer un spasme du diaphragme, qui so traduit par une espèce de hoquet, et qui est l'indice que la respiration reprend son cours. 3° On excitera la membrane pituitaire avec un flacon d'acide acétique ou d'ammoniaque mis sous le nez.

4° On déshabillera l'asphyxié, et on lui fera rapidement quelques aspersions sur tout le corps. 5° Immédiatement après, on fera des frictions longtemps continuées sur toute la surface du corps et notamment sous les clavicules. « C'est là que les nerfs restant plus longtemps impressionnables peuvent réagir plus directement sur les mouvements respiratoires. » (Cl. Bernard.) 6° L'asphyxié étant couché sur le dos, une personne placée en avant de l'asphyxié, et, pour ainsi dire, à cheval sur lui, élèvera et abaissera successivement les membres supérieurs, de façon à rétablir une respiration artificielle. Le moyen suivant doit également être recommandé : on pratiquera des pressions intermittentes sur la poitrine. Pour cela faire, on se placera à cheval sur le patient, les doux genoux touchant chacun l'une des hanches; on appliquera les mains sur le thorax (la droito sur le côté gauche, la gauche sur le côté droit), les doigts autant que possible logés dans les espaces intercostaux pour stimuler les muscles qui les remplissent. Après cinq ou six pressions, on s'arrêtera pour observer si la respiration s'est rétablie : cette manœuvre doit être continuée longtemps; les frictions sur les membres sont faites concuremment par d'autres personnes. 7° L'oxygénation du sang étant le but que l'on doit se proposer, on devra se servir d'un des nombreux appareils qui ont pour but l'introduction de l'oxygène dans les poumons. Le gaz oxygène est enfermé dans un sac en caoutchouc de la contenance de 25 ou 3o litres, qui se termine par un tube. Ce tube est introduit dans la bouche de l'asphyxié. On y fait arriver, en comprimant le sac, le gaz qui, sous l'influence des mouvements rythmés du thorax, pénètre dans les poumons. Cette manœuvre ne présente aucun danger. On s'assurera si le cœur bat, en appliquant l'oreille ou simplement la main à la région précordiale; souvent le pouls a disparu et le cœur bal encore. Quelquefois les battements sont très faibles ; ce sont des frémissements, c'est un signe qui indique que la vie n'est pas éteinte et qu'il ne faut pas désespérer. Du reste, quand même on ne percevrait pas les battements, il faut continuer longtemps, très longtemps, les secours que nous venons d'indiquer, autant que possible jusqu'à l'arrivée du médecin. Souvent, dans des cas qui paraissaient désespérés, on a pu, à force de per-