Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative) [Image 30]

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LOIS, DÉCHETS ET ARRÊTÉS

tion des rivières, les importants travaux que nous venons de mentionner ont reçu une allocation de 6.750.000 francs. Sur le surplus de ces crédits, une somme de 5 millions de francs, c'est-à-dire moins du tiers des allocations totales, a été répartie entre dix-sept voies navigables formant des affluents des grandes lignes, et présentant le caractère de navigation locale. Telles sont : la Sarthe, entre Angers et le Mans, et la Mayenne, entre Angers et Laval, dont la canalisation, entreprise en vertu delà loi du 3i mai 18Z16, n'a pu encore être terminée, par suite de la modicité des allocations annuelles. Telles sont encore : la Vilaine, clans la traversée de Rennes; la Vire, entre Saint-Lô et la ville de Vire; l'Adour, entre Dax etBayonne; laBaïse entre Condom et Mirande; la Garonne, dans la traversée de Toulouse; le Lot, entre Levignac et son embouchure dans la Garonne; rivières dont l'amélioration a été prescrite par la loi précitée du 5i mai 18Z16, et, en ce qui concerne le Lot, par des lois antérieures. Il serait à désirer que l'allocation de crédits plus considérables permît de terminer promptement des ouvrages commencés à une date aussi ancienne, et dont les populations attendent l'achèvement avec une juste impatience. Les autres travaux entrepris pour le perfectionnement de la navigation fluviale ont été autorisés par des décrets postérieurs à 1859. Us concernent : la Charente, où s'exécutent les travaux d'amélioration du passage de Bourg-Charente, dans le département de la Charente, et de Saint-Savinien, dans celui de la CharenteInférieure; la Boutonne, affluent de cette rivière, sur laquelle on exécute des barrages éclusés, l'un à Bellebat, et l'autre à Lhoumé, pour faciliter la navigation entre Saint-Jean-d'Angely et l'embouchure de la Boutonne dans la Charente ; la Nive, sur la rive gauche de laquelle on construit un quai, dans la traversée de Bayonne; le Var, dont l'endiguement, entrepris par le Gouvernement sarde, se poursuit avec activité sur une longueur de 20 kilomètres, le long de la rive gauche du fleuve; le lac Léman, où l'on achève la construction du port de Thonon et l'amélioration de celui d'Évian ; l'Arve et la Dranse, situées l'une et l'autre dans le département de la Haute-Savoie, et sur lesquelles on doit exécuter, avec le concours des communes et des propriétaires intéressés, des travaux d'endiguement et des chemins latéraux pour faciliter le flottage; enfin la Meuse, dont on achève la canalisation entre Verdun et Sedan, et la Lys, dont la navigation intermittente sera changée en navigation continue, dans les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais. Indépendamment des travaux d'amélioration que nous venons de

SUR LES MINES.

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mentionner, l'administration a dû pourvoir d'urgence à la réparation des dommages causés aux ouvrages dépendant du service de la navigation par l'inondation du mois de septembre 1866. Nous nous bornerons à rappeler ici qu'une somme de 25o.ooo francs a été prélevée à cet effet sur le crédit affecté, en 1866, aux travaux d'amélioration des rivières, et que 950.000 francs ont été imputés, par voie de virement, sur le crédit des chemins de fer. Quant aux diverses phases et aux conséquences de cette catastrophe, élles ont été exposées clans le rapport soumis à l'Empereur le 22 octobre dernier, et inséré au Moniteur du 3o du même mois (*). Les canaux forment le complément du réseau de la navigation intérieure, soit en franchissant les faîtes qui séparent les grands bassins hydrographiques, soit en substituant des voies artificielles aux parties défectueuses des rivières. Les canaux actuellement livrés à la navigation sont, en général, dans un état convenable de navigabilité; mais ils n'ont pas encore atteint le degré de perfection qu'exigent aujourd'hui les intérêts industriels du pays. L'alimentation est souvent insuffisante; les chômages d'été se trouvent ainsi prolongés outre mesure, et le tirant d'eau ne peut pas être maintenu constamment à son niveau normal ; des curages extraordinaires, des étanchements, des revêtements de berges, des reconstructions de ponts dont la hauteur sous clef est insuffisante, l'empierrement des chemins de halage sont, en outre, nécessaires pour donner à la batellerie une complète satisfaction. Des améliorations de ce genre sont en cours d'exécuiion sur plusieurs de nos anciens canaux. Un crédit de 1 million a été consacré, en 1866, à l'exécution des travaux d'amélioration sur les canaux de Bretagne, du Centre, de Bourgogne, du Rhône au Rhin, de l'IU canalisée, du Berri, de Roanne àDigoin, du Nivernais, de l'Aisne à la Marne, de la Somme, de la haute Deule, de Saint-Quentin. Le surplus du crédit affecté à ce service sur l'exercice 1866, c'est-à-dire une somme de 2.5oo.ooo francs a été appliquée à la continuation des nouveaux canaux actuellement en cours d'exécution. A l'aide de cette allocation, on a livré à la navigation le canal des houillères de la Sarre, qui, grâce aux avances faites par les industriels de l'Alsace, a pu être terminé dans un délai de moins de cinq années. La construction du canal de Vitry à Saint-Dizier a été également facilitée par les avances des industriels de la HauteMarne, et cette voie navigable, décrétée en 1861, a été ouverte

(*) Ce rapport est annexé au présent Exposé.