Annales des Mines (1863, série 6, volume 2, partie administrative) [Image 224]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

436

LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS SUR LES MINES.

sur des routes parallèles à ces voies nouvelles, rend au contraire nécessaire l'exécution de nombreux travaux d'amélioration sur les routes transversales. On doit donc prévoir la nécessité, d'exécuter, dans un délai plus ou moins rapproché, de nouvelles rectifications. En outre, plusieurs grandes villes réclament encore le concours de l'État pour l'amélioration de leurs traverses, qui ne sont plus en rapport avec les besoins de la circulation. Il ne semble pas que le Gouvernement puisse leur refuser son intervention bienveillante, qui a déjà été accordée plusieurs fois dans des circonstances analogues. Les grands ponts situés sur les routes impériales ont, pour la plupart, été construits à des époques déjà anciennes, et souvent n'offrent plus les conditions de solidité ou de viabilité qu'on exige avec raison aujourd'hui. Déjà un grand nombre d'entre eux ont été reconstruits ou améliorés; l'administration ne saurait interrompre une œuvre dont l'utilité ne peut être contestée. Sans chercher à établir, pour des entreprises qui sont encore à l'état de simple prévision, une évaluation précise, nous pensons néanmoins qu'on peut, avec quelque exactitude, porter à 25 millions le montant des projets qui, dans un délai de quelques années, devront être décrétés pour le service des routes de terre, y compris les routes impériales et forestières de la Corse. La navigation intérieure, appelée à conserver un rôle important dans le mouvement général des transports, réclame de nouvelles améliorations. Ainsi, pour ne citer que les points principaux, il est urgent d'assurer dans la basse Seine, entre Paris et Rouen, le tirant d'eau de 2 mètres que la batellerie trouve sur les canaux de l'Oise et du Nord; la navigation de la Seine maritime, entre Rouen et le Havre, exige des travaux complémentaires qui ne sauraient être longtemps ajournés; la navigation du Rhône, entre Lyon et Arles d'une part, et entre Arles et la mer de l'autre, attend avec impatience le complément des ouvrages déjà entrepris pour son amélioration. Les travaux de canalisation de la Saône devront être repris et complétés. Des rivières d'une moindre importance, au point de vue de la circulation générale, mais utiles comme débouchés des produits locaux, le Lot, le Tarn, la Dordogne, la Charente, l'Allier, la Moselle, réclament de nouvelles améliorations qui leur permettent de satisfaire aux besoins des contrées qu'elles traversent. Pour les canaux, comme pour les routes, les créations nouvelles seront rares désormais. Cependant il sera nécessaire de continuer jusqu'à Bar-sur-Seine le canal de la haute Seine qui s'exécute en

amont de Troyes, et, en outre, de prolonger jusqu'à Donjeux le canal latéral à la Marne, de Vitry à Saint-Dizier. D'autres études se poursuivent, il est vrai, notamment l'étude d'un canal latéral à la Loire, entre Briare et Angers. Mais il n'est pas possible, quant à présent, de rien préjuger sur la suite qui pourra être donnée à une entreprise aussi considérable et aussi coûteuse. Quoi qu'il en soit, s'il reste peu de nouveaux canaux à entreprendre, les ouvrages à exécuter pour l'amélioration des canaux anciens sont nombreux et urgents, et les dépenses nécessaires à cet effet doivent entrer, dès à présent, dans les vues de l'Administration. Ces nouvelles dépenses nous paraissent devoir être fixées, pour l'ensemble de la navigation intérieure, à la somme totale de 55 millions de francs. Les ports maritimes de commerce ont reçu, dans ces vingt dernières années, de nombreuses améliorations. Un grand nombre de ports secondaires ont été, comme nos grands ports, l'objet de travaux extraordinaires. Mais, pour ces derniers, quelque activité qu'ait déployée l'Administration, elle s'est toujours vue devancée par le développement du commerce et de la navigation. A Marseille, le port Napoléon, dont la création semblait devoir répondre à des besoins encore éloignés, est déjà reconnu insuffisant, et le décret récemment rendu pour l'établissement du bassin destiné à recevoir les formes de radoub devra bientôt être suivi de nouveaux projets d'agrandissement. Au Havre, il est urgent de compléter les quais des anciens bassins, de créer entre eux de nouveaux moyens de communication, et de donner à l'avant-port une extension dont la nécessité se fait plus vivement sentir chaque jour. A Bordeaux, les quais d'embarquement et de débarquement sont complètement insuffisants pour le commerce, et devront recevoir de nouveaux développements. A Arcachon, à Saint-Jean-deLuz, la création de ports de refuge serait un immense bienfait pour la navigation si dangereuse du golfe de Gascogne. Quelques ports secondaires réclament, en outre, des améliorations nécessaires pour faciliter les opérations de la grande pêche ou du cabotage. L'éclairage et le balisage des côtes attendent encore les compléments qu'exige la sécurité de la navigation. L'ensemble des ouvrages que nous venons de mentionner sommairement peut être évalué, pour les projets à décréter dans un avenir prochain, à la somme de 70 millions. Enfin les travaux d'utilité agricole dont l'exécution paraît la plus urgente, dans l'intérêt de la richesse publique, sont les travaux