Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 37]

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naturelles contiguës. Elles se disposent ainsi parallèlement aux lignes directrices de l'orographie, formant des bandes discontinues à peu près orientées de l'Ouest à l'Est qui sont passées en revue dans l'ordre où elles se présentent du Nord au Sud. Les subdivisions d'une même zone sont décrites en allant de l'Ouest vers l'Est. Dans certaines d'entre elles, les gîtes distincts sont assez nombreux; ils jalonnent, ainsi qu'on le verra plus loin, une ou plusieurs lignes sensiblement normales aux méridiens ; les renseignements sur les divers gisements sont alors en général présentés dans l'ordre adopté pour la description des subdivisions territoriales. Histoire de l'exploration et de l'exploitation des gîtes de fer. — La découverte d'un grand nombre de ces gîtes est ancienne. Dès 1830, Rozet signale les filons de Mouzaïa. Au cours de son exploration, qui dura de 1840 à 1842, E. Renou (*) recueille quelques renseignements sur des gîtes situés aux environs d'Oran, de Mascara et de Saïda; il a connaissance de ceux desZaccarset peut « examiner avec assez de soin, dans la pente sud du Mouzaïa, de très beaux filons de fer carbonaté, dans lesquels sont enclavés ceuxdu cuivre gris » ; il visite certains affleurements de la région de Bône et de celle de la Calle ; d'autres lui sont indiqués au voisinage de Bougie et de Philippeville (**). Dans son grand ouvrage sur la Richesse minérale de l'Algérie (***),. H. Fournel mentionne quelques-uns des amas d'hématite de la Kabylie des Babors et décrit avec précision les gisements du Filfila et ceux de l'Edough. (*) E. RF.NOU, Géoloç/ie de l'Algérie (in Exploration scientifique de V Algérie pendant les années 1840-1841 et 1842, ouvrage publié en 1848). (**) On lui a aussi présenté des échantillons qui proviennent du Guergour et qui ont sans doute été prélevés sur les affleurements des giles calaminaires. (***) Le premier volume a été publié en 1849, le second en 1854; mais les observations de H. Fournel remontent aux années 1843-1846.

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Enfin, presque tous les gîtes actuellement exploités dans le département d'Alger sont connus de Ville dès 1852 (*) ; le même auteur indique la position du plus grand nombre de ceux du département d'Oran, dans sa Notice minéralogique parue en 1857 (**). Mais, bien que des concessions aient été accordées en 1845 (***) et en 1858 (****), sans que, au préalable, des travaux de recherches aient été exécutés, le début de l'exploitation ne remonte guère qu'à 1865. Pendant longtemps, d'ailleurs, les deux seuls centres de production furent Benisaf et Aïn Mokra. Des essais démise en valeur des gîtes de Temoulga et de Rouïna avaient bien été tentés en 1872-1875 et de ceuxdu Zaccar en 18741877, à la faveur d'une hausse passagère du cours du métal, mais les résultats obtenus avaient été médiocres. Depuis 1904, au contraire, les abaissements de tarifs consentis par la Compagnie des chemins de fer P. -L. -M. ont rendu possible l'exploitation des amas d'hématite de la vallée du Chéliff et des environs de Miliana et à la même époque l'étude de la région littorale du versant Nord des Zaccars a été reprise ; un peu avant, il en avait été de même pour la Kabylie des Babors et pour les djebel Ouenza et Bou Kadra. On peut résumer la situation actuelle de l'exploitation des minerais de fer algériens de la façon suivante : Dans le département d'Oran, le groupe des gîtes de Benisaf donne depuis 1880 la totalité ou la plus grande partie des minerais exportés, et il semble qu'on puisse, pendant d'assez nombreuses années encore, maintenir la production annuelle au voisinage du chiffre atteint en 1910 (*) L. VILLE, Recherches sur les roches, les eaux et les gîtes minéraux des provinces d'Oran et d'Alger (1852). (**) L. VILLE, Notice minéralogique sur les provinces d'Oran et d'Alger (1857). (***) Aïn Mokra, Karezas, la Meboudja, Bou Hamra. (****) Filfila.