Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 12]

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ÉTUDE SUR É'iXDUSTRIE DU FER

1.500 chevaux pour une pression de vapeur de 9 kilogrammes, tournant à 100 tours par minute et portant un volant de 55 tonnes. On fabrique au laminoir dos rails de chemins de fer et des poutrelles. On lamine par vingt-quatre heures 140 à 150 tonnes d'acier Martin. Puddlage. — Il existe dix-huit fours à puddler, dont douze seulement en marche. Deux fours sont accolés et chauffent une chaudière de Naeyer. Il y a par four deux ouvriers, et un troisième dessert à la fois deux ou trois fours. On travaille à deux postes par vingt-quatre heures, et la production par four dans ce temps est de 12.000 kilogrammes. On fait dix charges par poste de douze heures, et on charge 260 kilogrammes de fonte par four. Les ouvriers sont payés aux 1.000 kilogrammes à raison de 3 francs environ ; le chef puddleur gagne ainsi 6 à 7 francs par jour. Les loupes sont traitées au marteau-pilon ; il y en a doux à simple effet. Sortant de là, la loupe est passée au laminoir, formé d'un train trio à deux cages avec machine horizontale de 1.000 chevaux. On obtient ainsi le fer. ébauché ou fer brut; celui-ci est découpé et mis en paquets que l'on passe dans les fours à souder. Ceux-ci sont au nombre de quatre, et sont chauffés par des gazogènes situés en arrière; les gaz, après combustion dans le four, sont rabattus en avant sous la sole et se rendent à la cheminée. Le four a 5 m ,50 de longueur, avec quatre portes sur le devant ; il y a trois gazogènes par four, on fait des charges de 3.000 kilogrammes avec les paquets, et ceux-ci séjournent environ une heure et quart. Do là ils passent soit au petit train, soit au train marchand. Le petit train comprend d'abord un ébaucheur et un train trio ; on y fabrique environ 25 tonnes de petits fers

DANS LES ARDENNES FRANÇAISES

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par vingt-quatre heures ; il est desservi par une machine horizontale de 800 chevaux, à tiroir cylindrique. Le train marchand peut traiter 50 tonnes par vingtquatre heures et possède une machine de 1.500 chevaux. Ces deux machines se trouvent entre les deux trains dans la même salle, avec une station d'électricité fournissant la force motrice aux ponts roulants, appareils de manoeuvre, etc. Cette station comprend d'abord une dynamo hexapolaire à 250 volts, 450 ampères et 400 tours, actionnée par une machine à vapeur. En outre, deux turbines hydrauliques , à 2 kilomètres de là, actionnent un alternateur de 300 chevaux donnant du courant alternatif à 3.500 volts ; celui-ci est reçu à la station dans deux transformateurs qui réduisent son potentiel à 160 volts, et passe ensuite dans une commutatrice qui le transforme en continu à 250 volts. L'usine est reliée à la ligne Charleville-Givet-Bruxelles par une voie de raccordement. IL — LES ATELIERS DE FORGES.

Les ateliers de forges de la vallée de la Meuse occupent une place importante dans la fabrication des pièces destinées à la construction des locomotives et des wagons ; l'automobilisme et l'artillerie s'approvisionnent également, pour une part qui est loin d'être négligeable, dans le département des Ardennes. Les pièces forgées sont travaillées et finies à l'aide des machines-outils usuelles, raboteuses, fraiseuses, mortaiseuses, tours, poinçonneuses, etc. Les usines comprennent donc toujours deux divisions bien distinctes : l'atelier des forges proprement dit et l'atelier d'ajustage. A proximité de cette région où le recrutement des forgerons et des outilleurs lui était particulièrement facile,