Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 256]

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RICHESSES

MINÉRALES DE

LA NOUVELLE-CALEDONIE

été lavés pour y rechercher le précieux métal, et puisque quelques gites où il se rencontrait avaient été signalés, dont le plus important était celui de Pouébo. Quelques années plus tard, en 1869, l'espoir de voir découvrir dans notre colonie des gisements aurifères comparables à ceux de ses riches voisines n'était pas abandonné : à cette date, un chercheur australien ayant demandé au gouvernement quelle serait, suivant la coutume australienne, la récompense réservée au premier inventeur d'un gisement d'or exploitable, un arrêté fut pris pour promettre à celui-ci une concession gratuite de 25 hectares et une somme de 50.000 francs. Un an et demi plus tard, quatre prospecteurs australiens découvraient, au bord du Diahot, près de Ouégoa, la mine Férn-hili. Un arrêté du 14 décembre 1870 leur accorda sur ce gisement la concession gratuite de 25 hectares qui avait été promise, et l'exploitation en fut entreprise sans tarder; elle ne fut réellement prospère que pendant trois ans; interrompue en 1874, puis reprise en 1876, 1877 et 1878, elle fut arrêtée de nouveau au début de 1879; la mine n'a plus été l'objet depuis que de tentatives infructueuses de reprise en 1882 et 1888. De nombreuses recherches furent, à diverses époques, faites tout autour de la mine Fern-hill; celles qui ont eu lieu tout d'abord au voisinage immédiat n'ont été couronnées d'aucun succès; plus tard, au contraire, différents gisements d'or en roche ont été signalés dans les micaschistes de la chaîne de Tiari ; il a été fait quelques recherches sur ces gisements, mais elles n'ont nulle part été suivies de tentatives d'exploitation. En même temps, les sables des rivières qui descendent de cette chaîne, tant sur son versant Sud vers le Diahot que sur son versant Nord vers la mer, étaient l'objet de nombreux essais par lavage à la battée ou même au sluice; l'or y était assez fréquemment rencontré, mais

GISEMENTS

MÉTALLIQUES DIVERS

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toujours en quantité très faible. Cependant, a Galarino, près d'Oubatche, une tentative de lavage au sluice faite vers 1877 permettait de recueillir une certaine quantité d'or assez gros et faisait même découvrir une pépite d'une quarantaine de grammes ; mais pas plus ce premier essai qu'une tentative faite; de nouveau sur ce même gisement il y a deux ans n'aboutissaient à des résultats rémunérateurs. Fréquentes semblent encore avoir été les recherches faites, surtout par des libérés à l'esprit aventureux, dans les différents contreforts de ce massif primitif ; mais, si l'une ou l'autre de ces recherches a permis de recueillir quelques grammes d'or, cela n'a jamais été, semble-t-il, qu'au prix d'un travail hors de proportion avec le résultat obtenu. On continue cependant à répéter dans la colonie qu'au cœur même de ce massif, dans la haute vallée du Diahot, la tribu encore fort sauvage des Ouébias occupe une région, pratiquement presque inconnue, où le précieux, métal serait plus abondant. Ce n'est d'ailleurs pas seulement dans le Nord de la colonie (pie l'or a été recherché et découvert; sans citer tous les points où l'on a déclaré avoir rencontré de l'or, et où il n'y en avait parfois pas trace, comme nous avons eu l'occasion de le constater personnellement, nous mentionnerons qu'il en aurait été trouvé, il y a une vingtaine d'années, en petite quantité dans les sables de la rivière de Nakety, et vers 1866 dans ceux du cirque des Grosses Gouttes, où l'on en a tenté l'exploitation vers 1875. En outre, sans revenir sur ce que nous avons dit de la présence de traces d'or dans quelques-uns des gisements de cuivre que nous avons énumérés ci-dessus, nous devons mentionner ici qu'on a signalé comme légèrement aurifères les schistes noirs des environs de Pouembout et les mélaphyres du col de Tongoué (4 à 5 grammes d'or à la tonne). Enfin un gisement d'or en roche "a été découvert