Annales des Mines (1902, série 10, volume 2) [Image 251]

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le marché, mais aussi des minerais manganésifères et plombifères comme fondant très approprié à la fusion des ekvolades du Laurium, sont passées finalement aux mains de Sociétés ottomanes, l'une en Macédoine, appelée « Kassandra », et l'autre en Asie Mineure, appelée « Balia-Kara-Aïdin ». La Compagnie Française des mines du Laurium, qui fut fondée en 1875, s'occupe de l'exploitation des mines lui appartenant : elle a à Kypriano, outre ses bureaux, les fours pour la fusion des minerais de plomb et pour la calcination des calamines, ainsi que ses laveries. La découverte de minerais de zinc a beaucoup développé ses travaux miniers. La Société de Dardeza, société gréco-française, fondée en 1894 avec un capital de 3 millions de drachmes, exploite ses mines situées près de la station du chemin de fer, à Dascalio. Elle extrait des minerais de fer manganésifères hydratés ou spathiques, contenant du plomb argentifère. La Compagnie Française des mines du Sunium possède deux concessions, l'une à Sunium au Sud du Laurium, et l'autre à Vromopoussi au Nord. Elle exploite du minerai de fer manganésifère contenant à l'état de nids des minerais de plomb argentifère. II. —

INDUSTRIES EN

DEHORS DU LAURIUM.

Mines de fer des Sociétés de Sériphos et de Siphnos-Eubée. — Société de Sériphos et Spiliazeza : Sériphos, petite île de l'Archipel, est très riche en minerais de fer (hématite et magnétite), exploités par les anciens. Ces mines ont été concédées par décret royal, en 1869, à la Société métallurgique Hellénique, laquelle, ayant épuisé ses capitaux à de vains essais de fusion des minerais de fer avec du lignite de Coumi, s'est vue forcée de vendre ses mines à des capitalistes français, qui fondèrent, en 1880, la Société de Sériphos-Spiliazeza. Cette Société a extrait, jusqu'à la fin de décembre 1899, plus d'un million et demi de tonnes. A Sériphos il y a aussi une autre exploitation, mais qui ne produit que de faibles quantités. La Société de Sériphos-Spiliazeza possède aussi des gisements qui se trouvent au Nord de Vromopoussi (Laurium). Elle y exploite des minerais de fer manganésifères et des minerais de plomb de même nature que ceux des mines voisines. La Société Siphnos-Eubée, fondée en 1882, possède plusieurs

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mines de plomb, de zinc, de fer manganésifère et d'argent en Eubée, à Siphnos et à Milo : 1° FAibée. — Non loin de la ville de Karystos, elle possède des filons puissants, riches en plomb et en cuivre, contenant en moyenne de 15 à 20 p. 100 de plomb et 800 à 1.000 grammes d'argent par tonne de plomb et une quantité très variable de cuivre. Malheureusement l'exploitation de ces gisements, bien qu'assez riche, est abandonnée depuis longtemps. A Almyropotamo, située au N.-O. de la ville de Karystos, on exploite en petite quantité de la calamine, formant des griffons dans le calcaire. 2° Siphnos. — La société Siphnos-Eubée possède aussi à Siphnos de riches gisements de minerais de fer manganésifères, de fer et de plomb argentifère. Elle a établi une usine de fusion, mais elle s'est trouvée, il y a quelques années, dans la nécessité de suspendre des travaux. Depuis lors elle a cédé ses droits d'exploitation à un groupe de capitalistes qui a formé la Société « Capsalo ». Cette nouvelle Société travaille très activement et avec succès en exploitant au Sud de l'île, à Capsalo, des minerais de fer et vers le Nord de l'île, à Saint-Sostis, des minerais de plomb argentifère qui se vendent au Laurium, où on les fond. 3° Milo. — En exploitant la mine de galène argentifère achetée en 1883, celte Société avait découvert et mis en évidence des gisements importants de minerais d'argent associés à la barytine. On paraît s'être exagéré beaucoup à cette époque la valeur de ces minerais, et il en est résulté que le Gouvernement a dû formuler des conditions telles qu'en fin de compte la Société n'a pu les accepter, et comme la concession qui lui avait été accordée en 1880 ne comprenait que le zinc et, le plomb, les minerais d'argent, qui constituent un gîte distinct, sont restés^on concédés et demeurent inexploités (*). Autres mines de fer. — En dehors des riches mines de fer du Laurium, de Sériphos et de Siphnos citées précédemment, on a exploité également de très riches minerais de fer à Grammatico près de Marathon, où la production annuelle s'élève de 130.00U à H0.000 tonnes (voir tableau V). Le filon est dirigé N.E.-S.O et encaissé dans un calcaire-marbre ; il a un pendage presque vertical, et il est formé de minerai sans gangue. (*) Voir, au sujet de ces minerais d'argent de Milo, la note de M de ^aunay, Ann. des Mines, 2= vol. 1874 (9« série, t. VI), p. 345-353.