Annales des Mines (1902, série 10, volume 1) [Image 299]

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ÉTUDE GÉOLOGIQUE DES GITES MINÉRAUX

DE LA NORMANDIE

La symétrie des roches qui forment les rivages de ce bassin est bien connue. Peut-être y aurait-il lieu, se servant des analogies vraisemblables eu égard à cette disposition, d'étudier le faciès normand en se souvenant des indications recueillies dans la partie Est du bassin ? Mais c'est là une question qui ne rentre pas dans le cadre do

suivants, qui ne laissent aucun doute sur la nature silurienne des gisements ni sur leurs emplacements : « Il est une autre roche qui, en plusieurs endroits du département, accompagne ce grès quartzeux (grès armoricain) et nous semble lié à sa formation; c'est une couche de fer oxydé rouge ou brun qui existe au contact avec le quartz grenu dans la forêt de Saint-Clair d'Hallouze, à la Ferrière-aux-Étangs et au Chatelier, trois communes de l'arrondissement de Domfront. » Harlé, dans son Aperçu de la constitution géologique du Calvados, 1853, signale de même la présence du minerai à Urville et reconnaît la discordance du cambrien et du silurien.

cette note. Aussi cette Normandie, où presque tous les âges géologiques se trouvent représentés, a-t-elle été depuis déjà longtemps un vaste champ d'études pour les géologues, et de nombreux travaux de recherches y furent-ils poussés. Signalons, à cet égard, les recherches de houille faites au commencement du siècle dernier vers Bayeux et dans la Manche, malheureusement sans résultats' bien appréciables. Ces recherches étaient rendues particulièrement séduisantes par l'existence du minerai de fer dans toute la région ; la coexistence de ces deux sources de richesses aurait à ce point transformé le pays et accru le domaine industriel de la France qu'on conçoit les efforts qui ont été faits dans ce sens. Le minerai de fer, lui, était au contraire bien connu et les difficultés de transport, la non-utilisation sur place, ont seules empêché, je pense, qu'il soit plus activement recherché et exploité. De Caumont, dans son Essai sa?- la Topographie géognostique du département du Calvados, 1825, signale la présence du minerai do fer dans le silurien normand, à Urville, à la Ferrière-aux-Étangs, à Saint-Martin-desBesaces, à Orbigny, etc. « En ces points, dit-il, l'ancien grès rouge, « grès « armoricain », se charge tellement d'oxj^'de de fer qu'il forme des roches de minerai brun ou rouge. » Blavier, dans ses Études géologiques sur le département de l'Orne, 1842, le signale de même dans les termes

Beaucoup plus récemment, M. l'Ingénieur en chef Le Cornu, dans ses nombreuses et remarquables études sur le Silarien des Vallées de l'Orne et de l'Odon, de la Brècheau Diable, de Falaise, etc., etc. {1887 à 1891), signale la présence du minerai à Urville, à Saint-Germain-le-Vasson, à Jurques, à Bény-le-Bocage, etc. ; il décrit en détail le gisement de Saint-Rémy; enfin, entrant plus avant dans la question, il reconnaît l'isoclinal de May-SaintAndré, signale le synclinal de Perrières, les deux synclinaux et l'anticlinal de Falaise.

Des recherches, des études, dont je n'ai pu indiquer ici et très rapidement que les principales, résultait la certitude d'un gisement de fer dans le silurien normand, gisement paraissant situé au contact des grès armoricains du mur, et dont l'allure — identique à celle des roches encaissantes — participait des plissements dont M. Le Cornu esquisse, dans une des notes précitées, la théorie provisoire et le schéma. Voilà quel fut le point de départ de mes travaux, dont