Annales des Mines (1899, série 9, volume 16) [Image 57]

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LES MOUVEMENTS .DES EAUX SOUTERRAINES

perméable) superposé à ce porphyre (conglomérats cénomaniens et calcaires sénoniens de Planer); dans les deux

cas, fissures et nappes thermales sont soumises à la contrele terpression des eaux froides naturelles, infiltrées dans l'état tiaire ou les fentes du porphyre, et il en résulte, à normal, un équilibre de pressions hydrostatiques, traduit certain nombre de en fait par l'apparition des eaux sur un situés dans une zone à peu points de moindre pression, Schônauerquelle, puis Garprès Est-Ouest : Hligelquelle tenquelle, Urquelle, Frauenquelle, Fiirstenbadquelle, etc., à Teplitz et, 4 kilomètres plus à l'ouest, RieSenquelle, à proximité des travaux de la mine de lignite d'Osseg, qui exploite une couche de charbon de 10 à 40 mètres, inter-

calée dans le tertiaire.

Jusque-là, il n'y a rien, dans ce régime, qui les distingue d'autres de nombreuses sources thermales, connues dans la de Vichy, où l'on trouve régions, notamment de celles même combinaison de filons hydrothermaux avec des nappes thermales interstratifiées ; mais ce qu'il y-a eu de très particulier à Teplitz, c'est la façon dont les travaux de la mine d'Osseg, situés à 7 kilomètres des principales sources, sont venus influer sur le régime de celles-ci et le bouleverser à diverses reprises. Il est assurément naturel, en placée à proxipure théorie, qu'une exploitation de mines, puisse exercer un drainage sur mité d'une sciurce thermale, possible vers un point de celle-ci en lui créant une issue moindre pression ;. mais il n'en est pas moins fort curieux de vérifier ce principe des vases communiquants à d'aussi

grandes distances, et surtout il est intéressant de voir dans quelle mesure les faits réels se rapprochent ou s'écartent d'une théorie, trop simpliste ou trop absolue :

en particulier, comment sont intervenus ici divers facteurs particuliers à chaque cas, tels que la pression propre de l'eau thermale jaillissante,: la- se-Ction des conduites de communication, et, par- suite, ce facteur temps, dont le

DANS LA RÉGION DE TEPLITZ ET DE BRÜX.

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rôle est capital dans des 'phénomènes qui ne sont nullement instantanés. En ramenant les faits à leur expression la plus élémen-

taire, W. Poech a pu considérer qu'il y avait, dans la région de Teplitz, trois grands vases, communiquant par des conduites restreintes et alimentés chacun d'une façon indépendante par des eaux ayant une charge hydrosta, tique propre différente : I, les sources de Teplitz ; II, celles de la Riesenquelle ;.Ill, les mines,-avec leur afflux d'eaux froides superficielles. Nous allons voir, tour à tour, par

Suite des accidents qui seront racontés plus loin, des communications imprévues s'établir entre les vases II 'et III, puis entre III et I, et, en même temps, le niveau des eaux s'élever dans la mine de 70 mètres, entraînant une variation correspondante dans la charge hydrostatique sur les terrains avoisinants ; puis les travaux de défense exercer, soit une dépression sur ces puits en les épuisant, soit une dépression sur les sources thermales en les mettant à sec pour refaire leur captage; enfin le barrage réalisé fermer la communication entre les sources thermales et la mine. On s'est donc trouvé faire varier

de façons très diverses, et en très grand, les conditions réciproques de ces trois vases communiquants ; il en est résulté, par suite, un enseignement précieux, qui vient s'ajouter aux expériences classiques de François à Ussat du à Bagnères-de-Luchon, et ne fait, d'ailleurs, qu'en préciser les résultats généraux. Nous allons maintenant raconter l'histoire des irruptions d'eaux successives dans la mine de lignite d'Osseg ; mais,

auparavant, -nous appellerons encore l'attention sur la nécessité -d'avoir bien présentes à l'esprit, pour comprendre cet exposé, les cotes de niveau absolues d'un certain nombre de points de la région, auxquels nous nous rapporterons pour envisager les variations de la surface hydrostatique.