Annales des Mines (1898, série 9, volume 13) [Image 315]

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NOTICE SUR LE SÉLECTEUR PAUL DAVID

NOTICE SUR LE SÉLECTEUR PAUL DAVID

la corrosion du garnissage en insufflant par les tuyères du sable, du -minerai siliceux, des silicates acides, ou bien en ajoutant à la charge des scories très siliceuses. On a même essayé le garnissage basique. Aucune de cos tentatives n'a réussi, et la seule amélioration pratique réalisée a été l'augmentation de la capacité des conver-

purifiée sont traités ensuite séparément au four à réver-

tisseurs, où l'on traite actuellement jusqu'à 5 tonnes de matte par opération. L'objet de la présente notice est la description d'un convertisseur réellement

perfectionné qui est dù

à

M. Paul David, l'inventeur du convertisseur à cuivre, et que* Cet ingénieur désigne du nom de sélecteur, en raison du genre même de travail de ce nouveau convertisseur. IL Historique.

La Société des Cuivres de Franco traite dans son usine d'Éguilles, que dirige M. David, les matières cuivreuses les plus variées. Le cuivre produit au convertisseur est généralement aurifère et argentifère; il est affiné au four à réverbère, puis soumis au raffinage électrolytique. Les impuretés de toute espèce que renferment ces matières cuivreuses, d'origines très diverses, ne sont pas et ne peuvent pas être totalement éliminées du cuivre à électrolyser, même par l'affinage. Elles troublent les opérations d'électrolyse en gâtant les bains, les retardent et. en augmentent les frais, tant par les manipulations que par les immobilisations de métaux

et, par suite, de capitaux que ces troubles entraînent. Pour paralyser l'effet nuisible de ces matières, la société s'est arrêtée à l'idée d'adopter.le procédé que les usines du Pays de Galles emploient depuis longtemps dans le traitement des minerais impurs au four' à réverbère, et qui consiste à réunir les impuretés de la matte dans un culot de cuivre métallique (en anglais, bottom) dont le poids ne représente qu'une faible partie, un dixième au plus, du cuivre total- de la matte. Le bottom et la matte

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bère.

Ce procédé est trop connu pour qu'il soit utile d insister sur ses détails, ses réactions chimiques et ses avantages. En deux mots, on rappellera que l'oxydation d'un mélange fondu de sulfures de, cuivre, argent, zinc., étain, 'antimoine,: etc., déterMine la combustion du soufre et

réduit à l'état métallique ceux des métaux qui ne sont pas entraînés ,à l'état d'oxydes par les courants gazeux. Lorsque le soufré n'est plus en quantité suffisante pour réunir tout le, cuivre de la matte, il s'en sépare une certaine proportion de cuivre brut qui entraîne la presque totalité des bas métaux donnes sulfures ont une chaleur de formation moins élevée que 'celle du 'sulfure de cuivre.

C'est là le bottom. Il est donc très impur et son traitement ultérieur ne donne qu'un cuivre de qualité médiocre.

Mais, par contre, on extrait im cuivre de qualité supérieure de la matte ainsi purifiée. Lorsque la matte renferme des métaux précieux, l'or passe tout entier dans le bottom; Cette circonstance est fort avantageuse pour son extraction ; elle a été reconnue et utilisée depuis longtemps dans certaines usines ; il y en a même, comme les Bôston et Colorado Works, aux États-Unis, où l'affinité

du cuivre pour l'or forme le principe de la méthode de traitement des .minerais aurifères. L'argent ne se comporte pas comMe l'or. Doué d'une affinité pour le soufre presque aussi grande que -lé 'cuivre, il .se répartit entre le bottom et la matte, mais reste pour la plus grande partie dans ce dernier produit. Comment réaliser cette formation du bottom dans le convertisseur, seul appareil assez éconoMique pour être -

avantageusement employé partout où le combustible n'est pas à bas prix ? Une solution bâtarde, Copie du procédé anglais au four

à réverbère, se présente tout d'abord. Une fois arrivé à