Annales des Mines (1897, série 9, volume 11) [Image 64]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR AIMÉ BLAVIER

NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR AIMÉ BLAVIER

l'ennemi, lorsqu'il eut la joue traversée par la lance d'un uhlan; il fut promu, à cette occasion, officier de la Légion °d'honneur.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

Nommé, lé 28 janvier 1851., à la résidence d'Angers, comme élève-ingénieur hors concours, il ne tarda pas à s'y distinguer par son intelligente initiative. Il inaugura, notamment, un cours de chimie, qui obtint de suite la

SUR

AIMÉ BLAV1ER ANCIEN INGÉNIEUR DU CORPS DES MINES,

SÉNATEUR

faveur du public.

Le 19 mai 1854, il est mis en congé illimité, sur sa

Par M. LOR1EUX, Inspecteur général des Mines

Blavier (Aimé-Étienne), fils, petit-fils et neveu

(*)

d'ingénieurs des Mines, est né à Montj eau (Maine-etLoire), le 21 août 1827. Il a été alriis le septième à l'École Polytechnique en 1845, et en est sorti le" cinquième en 184:77 Tl est entré le second à l'École des Mines.

Pendant les journées -de juin 1848, il reprit l'uniforme de polytechnicien, se mit à la tête d'un bataillon de jeunes mobiles, et fut blessé aux abords du Panthéon. Malgré sa blessure, il prit part, le lendemain, à l'attaque du faubourg

Saint-Antoine, et fut décoré, à l'âge de vingt et un ans. En 1870, chef du bataillon de mobilisés de Maine-etLoire, dans une escarmouche à Monnaie (Indre-et-Loire), il s'élançait avec sa fougue ordinaire à la rencontre de (*) Son aïeul, Jean Blavier, né en 1764, avait été élève à l'École de Sage, et, après avoir fait partie, en qualité de minéralogiste, de l'expé-

dition de d'Entrecasteaux, avait été placé dans le Corps des Mines -comme ingénieur à la réorganisation de 1794. 11 fut mis à la retraite en 1828 comme ingénieur en chef. 11 avait vu deux de ses fils sortir de l'École Polytechnique dans les Mines, en 1818 et en 18:ll. Le premier, Aimé Blavier, mourut à. l'École des Mines ; le second, Édouard Blavier, père de l'ingénieur auquel est consacrée la présente notice, est devenu inspecteur général, et est mort en 1887 après sa mise à la retraite (Voir le discours prononcé à. ses funérailles, Ann. des Mines, 1.°' vol, de 1887, p. 240).

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demande, pour passer," comme ingénieur du matériel et de la traction, au service de la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, et, presque à ses débuts, il fait construire une locomotive d'un nouveau modèle, l'une des premières à roues motrices de grand diamètre, qui a figuré à l'Exposition Universelle de 1855. Marié, en 1856, à la charmante fille de M. Montrieux, qui a été maire d'Angers, puis député de Maine-et-Loire,

et qui était intéressé pour une très forte part dans les ardoisières de. la région, il s'est principalement, depuis lors, consacré à l'industrie ardoisière. Il était en même temps ingénieur-conseil des mines de houille de la Mayenne et de la Sarthe, et surveillait activement ses multiples intérêts dans des filatures, carrières de marbre, tuileries, etc. Président du Concours agricole départemental, il s'atta-

chait à rechercher partout les méthodes progressives, à les expérimenter lui-même dans sa belle propriété des Buhards, à les répandre ensuite parmi les cultivateurs. Il aimait la terre angevine, oit, comme il le disait dans

tout récent discours, la bienfaisante action des rayons du soleil est tempérée par les effluves humides de un

l'Océan.

Maire d'Angers de 1874 à 1876, sénateur de Maineet-Loire depuis le 24 janvier 1885 jusqu'à son décès au 22 octobre 1896, il a mis au service des intérêts publics