Annales des Mines (1895, série 9, volume 8) [Image 117]

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EXPÉRIENCES FAITES AUX MINES DE LIÉVIN

POUR MESURER LA PRESSION DU GRISOU.

tation. Pendant le cours des expériences, la masse de charbon dans laquelle sont forés les trous a été affectée par les affaissements qu'a produits l'exploitation d'en arrière et en particulier le déhouillement de la taille voisine. Le front de celle-ci, qui était à 12 mètres des trous de sonde au début des essais, n'en était plus qu'à 3 mètres à la fin. Les affaissements du toit ont pour effet de créer dans

Résultats généraux. - La pression maxima constatée à Liévin a été de 7k,500, dans un sondage de 12 mètres de profondeur. En Angleterre, dans le Couchant de Mons, les pressions ont atteint respectivement 31 kilogrammes et 42kg,5 ; à la mine du Treuil, elles ont été trouvées plus faibles qu'a Liévin.

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le charbon des. fissures nombreuses qui facilitent l'écoulement.

Débit. - La mesure du débit a été effectuée, à partir du ler avril, sur le trou n° 3 qui avait donné la pression la plus élevée. Le compteur a marqué des chiffres supérieurs à ceux de la veine Frédéric. Tandis que dans ce15 ci on n'a constaté que 10 litres par heure, dans la veine Alfred on a trouvé 20 litres par heure au minimum et quelquefois 48 litres. La surface d'écoulement du grisou qui était de 11'2,52 dans Frédéric n'est que de 0',142 dans Alfred.

La pression dans le trou n° 3 de la veine Alfred est sensiblement égale à celle du trou n° 4 de la veine Frédéric. Ainsi, à pression égale, le débit par unité de surface

est, dans la première veine, cinquante fois plus élevé que dans la seconde. Signalons encore que le volume débité, loin de diminuer

avec le temps comme dans Frédéric, a une tendance à augmenter et cela pendant que la pression dans les trous voisins n" 1 et 2 tombe. Ce phénomène s'explique facile-

ment, si l'on admet que la taille voisine en approchant des trous de sonde a contribué, par les affaissements du toit, à produire dans la houille des fissures formant autant de canaux de dégagement. C'est aussi aux mouvements

provoqués par l'exploitation voisine qu'il faut attribuer les nombreuses oscillations que .montre le diagramme.

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Les observations faites dans les veines Frédéric et

Alfred montrent que le grisou est irrégulièrement réparti dans la masse de charbon. La pression augmente avec la profondeur des trous de sonde : cela est évident a priori et toutes les expériences le constatent. M. Lindsay Wood a cru pouvoir énoncer qu'elle est proportionnelle à la racine carrée de la profondeur. M. Mallard a établi une formule dans laquelle la pression est fonction de la profondeur, du débit par unité de surface et du coefficient de perméabilité. Les résultats

que nous avons obtenus ne sont vérifiés ni par la loi de M. Lindsay Wood ni par la formule de M. Mallard La galerie de traçage dans la veine Frédéric n'a drainé le grisou que d'une façon très lente, puisque, au bout de plus de deux ans, la pression n'a été réduite que d'un tiers au plus. Il semble donc que, pour drainer le grisou, l'emploi de galeries de traçage dans 'lesquelles il ne se produit aucun affaissement, soit un moyen peu efficace. Cela explique aussi que l'utilité des trous de sonde pour saigner les veines , ait été souvent mise en doute soit en Belgique, soit à Bessèges ("). M. Mallard, dans une note citée plus haut (**), admet que le débit va en augmentant avec la pression. Nous avons trouvé qu'à égalité de pression, le débit par unité de surface est 56 fois plus grand dans la veine Alfred que dans la veine Frédéric. (*) Annales des mines, 1892, t. Jr. Dégagements instantanés aux mines de Bessèges, par M. M. Iehon et Lombard. (**) Page 538.